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US Concarneau : retour en terrain connu

C'est la fin d'une saison calvaire pour Concarneau. Exilée de son stade Guy-Piriou, l'USC a peu à peu glissé dans les profondeurs du classement de Ligue 2 pour ne plus en ressortir. Un an après avoir fêté leur titre de champion de National, les Thoniers sont donc de retour au troisième échelon français.



Un petit tour et puis s'en va. La découverte du professionnalisme a finalement été un cadeau empoisonné pour l'US Concarneau, amputée d'entrée de jeu de son stade et donc d'une bonne partie de ses supporters. Par conséquent, l'USC a dû jongler entre différentes enceintes pour trouver refuge : le Roudourou (Guingamp, 3 matchs), Francis Le-Blé (Brest, 8 matchs), le Moustoir (Lorient, 6 matchs), Michel-d'Ornano (Caen, 1 match), et enfin le Roazhon Park (Rennes, 1 match). Avec une saison complète jouée "à l'extérieur", la fatigue accumulée a forcément pesé dans la balance et a précipité Concarneau vers la (re)descente.


L'USC s'apprête à retrouver un championnat qu'elle connaît parfaitement, pour y avoir évolué lors des sept saisons précédant sa montée. Fort de 113 ans d'existence, le club breton a longtemps navigué entre les troisième et quatrième divisions du championnat de France. Après une chute au niveau régional vers la fin des années 1990, Concarneau va à nouveau se stabiliser entre le CFA2 et le CFA, devenus ensuite National 3 et National 2.


Lors de la saison 2014-15, les Thoniers passent proche de la montée en National, terminant au final 4e après une lutte avec la réserve de Lorient, Les Herbiers et le Stade Bordelais. En Coupe de France, l'USC élimine deux équipes de Ligue 2, Niort et Dijon, avant de tomber face à son voisin Guingamp. La saison suivante voit Concarneau être sacré champion de son groupe de N2 et valider une montée historique en National !


Concarneau signe l'un de ses plus gros exploits avec l'élimination de Dijon (Ligue 2) | © Fred Tanneau / AFP

Dans l'antichambre des championnats professionnels, Concarneau doit d'abord lutter lors des premières saisons pour éviter la redescente. Onzièmes, douzièmes, treizièmes puis à nouveau onzièmes, les Bretons squattent le haut de la deuxième partie de tableau sans jamais jouer le premiers rôles. Mais à partir de la saison 2020-21, le club finistérien va devenir un candidat régulier à la montée, terminant deux fois au pied du podium avant de décrocher le Graal en 2023, avec ce fameux titre de champion...



Le coach


Entraîneur de l'USC entre 2020 et 2024, Stéphane Le Mignan a écrit les plus belles pages de l'histoire du club. Son départ à Metz va sans aucun doute laisser un grand vide derrière lui, qu'un autre Stéphane va tenter de combler : Stéphane Rossi.


Au cours de sa carrière de joueur passée dans des clubs corses amateurs, le Bastiais s'est rapidement lancé dans le coaching avant même de raccrocher les crampons. Il a d'abord été entraîneur-joueur à Cervione et Lucciana, avant d'entamer une longue et belle histoire avec le CA Bastia. Après dix-sept ans passés à entraîner les Cabistes, avec qui il obtient une montée en Ligue 2 en 2013, il s'engage deux ans chez le voisin de SC Bastia, qu'il aide à remonter la pente suite à la rétrogradation administrative survenue quelques semaines avant sa nomination.



S'en suivront deux passages mitigés au SO Cholet, entrecoupés d'une saison au FC Bastia-Borgo (descendant direct du CAB). En décembre dernier, il rejoint le club de Bourges (N2) avec qui il obtient un maintien difficile en terminant à la huitième place, trois points devant le premier relégable. Stéphane Rossi ne prolonge pas l'aventure avec les Berruyers et s'engage avec Concarneau en juin, en signant un contrat de deux ans.


À tout juste 60 ans, le nouveau coach concarnois va apporter toute son expérience à un groupe clairement rajeuni durant l'intersaison. Capable de faire jouer son équipe dans différents systèmes, notamment ceux à trois défenseurs centraux mais aussi à une ou deux pointes offensives, Stéphane Rossi semble être dans un environnement qui lui correspond. Mais il se sait attendu, après les "années Le Mignan" qui ont marqué à vie le club breton.



Le mercato


Avec pas moins de 19 départs, l'effectif de l'USC a connu un grand rafraîchissement, comme c'est souvent le cas pour les équipes qui descendent. Les anciens Manceaux Bevic Moussiti-Oko, Yanis Merdji et Fahd El Khoumisti n'ont pas prolongé, le dernier cité rejoignant Orléans. À l'essai au Mans il y a quelques semaines, Mamadou Sylla s'est finalement dirigé vers le Paris 13 Atletico. De nombreux autres joueurs importants ont quitté le club, comme Pape Ibnou Ba, Julien Célestine (Apollon Limassol), Alec Georgen (Dunkerque), Clément Rodrigues (Bastia) ou encore Axel Urie (Al-Kharaitiyat).



Du côté des arrivées, Concarneau a misé sur la jeunesse en attirant plusieurs beaux prospects de National 2 tout en piochant chez les réserves de club professionnels. Déjà sous les ordres de Stéphane Rossi à Bourges, Baptiste Etcheverria fait son retour en National. On notera aussi la venue de la paire choletaise Djessine Seba - Frédéric Injaï, le premier étant l'une des rares satisfactions du SOC tandis que le deuxième n'a que très peu joué, la faute à une longue blessure. Enfin, Mansour Sy (Marignane-Gignac) et Antoine Philippon (GOAL FC), également chez des relégués de National la saison précédente, rejoignent l'effectif.


En interne, le milieu de terrain de 22 ans Pierre Jouan a signé son premier contrat professionnel après avoir disputé trois matchs de National (2022-23) et un autre en Ligue 2 (2023-24).


Arrivées : Frédéric Injaï (Cholet, National), Djessine Seba (Cholet, National), Antoine Philippon (GOAL FC, National), Mansour Sy (Marignane-Gignac CB, National), Baptiste Etcheverria (Bourges, National 2), Stanislas Kielt (Cannes, National 2), Joséph Sery (Chamalières, National 2), Youssouf Soukouna (Les Herbiers, National 2), Gino Caoki (Lorient B, National 2), Amadou Seydi (Paris 13 Atletico, National 2), Justin Bourgault (Saint-Brieuc, National 2), Amadou Samoura (Le Havre B, National 3), Rayan Bamba (Rennes, Ligue 1, prêt)


Départs : Julien Célestine (Apollon Limassol, D1 Chypre), Clément Rodrigues (Bastia, Ligue 2), Alec Georgen (Dunkerque, Ligue 2), Axel Urie (Al-Kharaitiyat, D2 Qatar), Fahd El Khoumisti (Orléans, National), Mamadou Sylla (Paris 13 Atletico, National), Julien Faussurier (Locminé, National 2), Rémi Maugain (TA Rennes, National 3), Bryan Pelé (Guer, Régional 3), Ambroise Gboho (libre), Pape Ibnou Ba (libre), Tom Lebeau (libre), Yanis Merdji (libre), Bevic Moussiti-Oko (libre), Noha Ndombasi (libre), Issouf Paro (libre), Maxime Pattier (libre), Alexandre Phliponeau (libre), Romain Sans (libre)



L'effectif (au 31/07/2024) :


Gardiens : Rudy Boulais, Antoine Philippon, Esteban Salles


Défenseurs : Rayan Bamba, Justin Bourgault, Baptiste Etcheverria, Guillaume Jannez, Djessine Seba, Amadou Seydi, Abdelwahed Wahib


Milieux : Gino Caoki, Maxime Etuin, Frédéric Injaï, Pierre Jouan, Baptiste Mouazan, Thibault Sinquin


Attaquants : Stanislas Kielt, Isaac Matondo, Amadou Samoura, Joseph Séry, Youssouf Soukouna, Mansour Sy



Le joueur à suivre


Il y a beaucoup de talents dans cette jeune équipe concarnoise. Nous avions l'embarras du choix pour notre joueur à suivre, entre les défenseurs Bourgault (18 ans) et Bamba (20 ans), le milieu Caoki (20 ans) ou les attaquants Samoura (20 ans), Kielt (22 ans), Séry (23 ans) et Soukouna (24 ans). Mais notre choix s'est orienté vers un joueur légèrement plus expérimenté, qui devra confirmer tout le talent entrevu la saison dernière sous les couleurs de Marignane-Gignac Côte Bleue : Mansour Sy.



Si son jeune frère Lamine, sous les couleurs de Rouen, a été élu "révélation de la saison 2023-2024" du championnat National, Mansour n'était pas non plus en reste ! Dans une équipe marignanaise en lutte pour le maintien durant toute la saison, l'attaquant polyvalent a tiré son épingle du jeu, s'installant rapidement comme un titulaire au poste de milieu offensif ou d'ailier. Au final, deux buts et une passe décisive sur l'ensemble de la saison, mais surtout une activité débordante qui n'a pas échappé aux clubs de National. Et c'est Concarneau qui rafle la mise avec un contrat d'un an pour le Franco-Mauritanien.


Issu d'une famille de footballeur, avec son frère aîné Harouna (Estoril, passé par le Red Star, Dunkerque ou encore Amiens) et donc Lamine (de retour à Caen cet été, mais blessé), Mansour Sy a connu un parcours classique en intégrant le centre de formation du SC Bastia à 15 ans, puis en gravissant les échelons jusqu'à la réserve. Après les déboires bastiais, il s'envole vers Boulogne-sur-Mer, alors en National, pour jouer avec l'équipe réserve en National 3. En deux ans, il sera convoqué plusieurs fois en équipe première avec six matchs à la clé.


Il quitte ensuite l'USBCO pour tenter sa chance en National 2, avec Saint-Quentin, Jura Sud, le GOAL FC (où il croise Edwin Quarshie) puis à nouveau Jura Sud. En quatre saisons, dont deux tronquées par la crise sanitaire, il dispute 67 matchs pour 10 buts inscrits. C'est surtout son deuxième passage à Jura Sud Foot qui lui permet de passer un cap : il ne manque qu'un seul match et inscrit 8 buts ainsi que 4 passes décisives. De quoi attirer l'œil de la cellule de recrutement du Mans FC, qui lui propose un essai l'été dernier. Après quelques jours au sein du groupe manceau, il n'est finalement pas gardé et file sur la côte provençale au MGCB, avec la réussite que l'on connaît !


Mansour Sy sous les couleurs de Bastia

La prépa'


Pré-saison presque 100% bretonne pour l'US Concarneau, qui a déjà joué contre Lorient, Guingamp et Dinan-Léhon, ainsi que le Stade lavallois. Un cinquième match contre la réserve guingampaise sera joué la semaine prochaine.


Trois joueurs mis à l'essai en début de préparation n'ont pas été conservés : Salim Diaby (ex Dieppe, N3), Djibril Konté (ex Brest, R1) et Yahya Soumaré (ex Orléans, National). Théo Le Normand, petit frère de l'international espagnol Robin Le Normand, a également été mis à l'essai ces derniers jours. Trois jeunes issus de la formation ont également intégré le groupe : Théo Boucaud, Aurélien Cormier et Evan Le Gall.


13/07/2024 : US Concarneau 0-0 FC Lorient (L2)


19/07/2024 : EA Guingamp (L2) 2-1 US Concarneau

but : Kielt


27/07/2024 : US Concarneau 0-2 Stade lavallois MFC (L2)


31/07/2024 : US Concarneau 4-0 Dinan-Léhon FC (N2)

buts : Kielt, Sinquin, Séry, Samoura


09/08/2024 : US Concarneau vs EA Guingamp B (N3)



Le prono'


Avec une montée en puissance progressive au cours de cette pré-saison, Concarneau va peu à peu mettre en place des automatismes dans cette équipe qui compte 13 nouvelles recrues. Alors que le championnat débute dans deux semaines, quelle impression nous font les Thoniers version 2024-25 ? À l'heure actuelle, l'USC semble un peu juste pour pouvoir se mêler à la lutte pour la montée.


Certes, le gardien Esteban Salles, l'ancien Manceau Maxime Etuin et les historiques Guillaume Jannez et Thibault Sinquin sont restés, mais il manque sûrement un profil plus expérimenté en attaque pour encadrer les jeunes joueurs offensifs, pour la plupart novice à ce niveau. Le dossier Baptiste Mouazan, annoncé sur le départ, risque aussi de poser problème s'il n'est pas résolu rapidement. Pour l'instant, nous nous montrons prudents en pronostiquant une place en première partie de tableau. Mais selon les derniers mouvements du mercato, ce classement pourra éventuellement être revu à la hausse...

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