Laval, un tango de plus pour les Mayennais
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Avant-dernier club de notre Tour de France, et pas des moindres, puisque nous nous retrouvons en Mayenne, terre ennemie de la Sarthe. Focus sur le Stade lavallois, un club qui cherche à s’ancrer définitivement en Ligue 2.

Stade lavallois : le foot mayennais en recherche de certitudes
Regarder et décortiquer l’histoire du Stade lavallois, c’est aussi voir en parallèle de la légende mancelle, un chemin similaire au nôtre : le parcours d’un club qui a lui aussi connu les galères, les victoires et les moments de flottement. Les Tango peuvent présenter fièrement, dans le duel Sarthe-Mayenne, l’argument de l’ancienneté - argument cependant peu convaincant, puisqu’aux clubs bien nés, la gloire n’attend point le nombre des années…
Section football du club omnisports créé en 1902, le Stade lavallois a lentement grimpé les différents échelons sportifs avant d’arriver en 1976 dans l’élite du foot français. Son apogée, aussi court soit-il, a lieu dans les années 80. Parmi ses meilleurs faits d’armes, on peut compter la victoire en coupe UEFA contre le puissant Dynamo Kiev, et deux trophées, ancêtres de la Coupe de la Ligue, entre 1982 et 1984. Mais toutes les jolies histoires ont une fin : en 1989, les Mayennais retournent en deuxième division.
Entre le début des années 2000 et 2019, Laval fait l'ascenseur entre la Ligue 2 et le National, et peine à se stabiliser véritablement. L’arrivée d’Olivier Frapolli et de cadres forts comme Geoffray Durbant, Jimmy Roye ou le gardien Alexis Sauvage amenèrent un cadre favorable à la montée du club en 2022. Depuis, Laval cherche surtout à stabiliser ses bases dans la deuxième division, et se place comme un outsider dans le haut du tableau. Si les Mayennais n’ont pas encore des prétentions de montée, ils savent pertinemment qu’ils peuvent jouer de mauvais tours à bien des clubs qui les sous-estimeraient.
Olivier Frapolli, l’efficacité comme Leitmotiv
C'est au Toulouse FC que commence la carrière de joueur d’Olivier Frapolli. Défenseur solide, il connaît même deux sélections chez les Bleuets aux côtés notamment d’un certain Zinédine Zidane. Ses nombreuses expériences à Perpignan, Poitiers, Beauvais ou encore Martigues font de lui un fin connaisseur de la Division 2. Au moment de raccrocher les crampons, Frapolli entame sa reconversion sportive. C'est dans son dernier club, l'US Créteil-Lusitanos, qu’il va revêtir pour la première fois la casquette d’entraîneur, d’abord comme intérimaire, puis en tant que titulaire au poste en 2008.
Il rebondit en 2012 à l’US Orléans, où il encadre 170 matchs, et fera monter à deux reprises la formation loirétaine du National à la Ligue 2. Après un passage de deux saisons sans relief à Boulogne-sur-Mer, il signe le 1er juillet 2019 son contrat chez les Tango.

Après deux saisons laborieuses en National, les efforts de Frapolli paient puisque les Mayennais deviennent champions de National en 2022. Le Stade lavallois obtient ainsi son premier titre après 38 ans de labeur, et en prime, l’ex-Toulousain est nommé meilleur entraîneur de National. Toutefois, après l’euphorie, doit venir la stabilisation. Grâce à son système en 5-3-2 ou 5-4-1, l’entraîneur, sous contrat jusqu’en 2027, parvient aujourd’hui à maintenir les Tango dans le haut de tableau (septième en 2024, huitième en 2025).
Le mercato

C'est le bal des départs chez les Tango. Ainsi, Christ-Owen Kouassi s’envole de Mayenne vers les Pouilles italiennes, où le club de Lecce a dépensé 1 million d’euros pour accueillir l’arrière droit. Le club voit également quelques vétérans de la montée de 2022 partir vers d’autres horizons. Jordan Adéoti s’en va à Avranches, Edson Seidou ne prolongera pas son contrat avec le club et Jimmy Roye a clos sa carrière à la fin de la saison dernière. Cependant, le milieu passé par le Red Star et les Chamois Niortais ne quitte pas complètement la Mayenne puisqu’il vient d’intégrer le staff technique lavallois en tant qu’entraîneur adjoint.
Du côté des arrivées, le club mayennais peut se féliciter de n’avoir dépensé pas un seul centime dans ce mercato. Du beau monde fait son retour sur la plaine des Gandonnières : Julien Maggiotti, héros de la montée, quitte librement Bastia pour retrouver un public lavallois acquis à sa cause. L'ex-Manceau Noa Mupemba (dont les frères Rafael et Aaron jouent respectivement à l’AS Le Mans Villaret et en U17 au Mans FC) est de retour après son prêt à l’US Avranches où il a terminé troisième buteur de National 2. Mattéo Commaret vient lui renforcer la charnière Tango en provenance de Bourg-en-Bresse. En bref, Laval a opté pour un mercato composé de quelques profils techniques pour compléter son effectif, plutôt qu'un trop grand nombre de recrues. La qualité face à la quantité : seule la saison prochaine saura prouver - ou non - l’efficacité de la stratégie sportive des Mayennais.
La pré-saison
Les Tango ont repris tranquillement le pas de danse le 26 juin sur les terrains d’entraînement des Gandonnières. Au programme estival, un calendrier haut en couleurs. Les Mayennais ont entamé leur pré-saison en affrontant les Canaris sur la pelouse de Saint-Nazaire, où ils se sont inclinés 2 buts à 0. C’est contre un adversaire bien connu, Concarneau, que Laval a repris du poil de la bête grâce à ses jeunes attaquants Faurand-Tournaire et Mupemba, qui remontent en quinze minutes les deux buts d’avance des Thoniers (3-2).
Face au FC Rouen, le score fut moins glorieux, les deux formations se neutralisant (1-1). Le meilleur résultat de cette préparation est peut-être l’avant-dernier contre l’équipe UNFP (5-3), que les Manceaux avaient déjà battu le 12 juillet dernier. L'ultime match face à Orléans, remporté avec la manière (4-0), vient clôturer la période estivale en vue du premier affrontement de la saison régulière. Un début qui annonce directement la couleur, puisque les Mayennais recevront au stade Francis Le Basser les joueurs de Saint-Étienne, candidats sérieux au titre cette année.
12/07 : FC Nantes (L1) 2-0 Stade lavallois
Buteurs : /
18/07 : US Concarneau (NAT) 3-2 Stade lavallois
Buteurs : Faurand-Tournaire & Mupemba (×2)
23/07 : FC Rouen (NAT) 1-1 Stade lavallois
Buteurs : Sellouki
26/07 : UNFP FC 3-5 Stade lavallois
Buteurs : Faurand-Tournaire, Maggiotti, Tchokounté & Zohi (×2)
02/08 : Stade Lavallois 4-0 US Orléans (NAT)
Buteurs : Sellouki, Pellenard, Camara & Maggiotti
L’effectif (au 2 août)
Gardiens : Maxime Hautbois, Mamadou Samassa
Défenseurs : Moïse Adilehou, Ange Badey, William Bianda, Mattéo Commaret, William Kokolo, Peter Ouaneh, Théo Pellenard, Yohan Tavares, Thibaut Vargas
Milieux : Ethan Clavreul, Julien Maggiotti, Cyril Mandouki, Enzo Montet, Sam Sanna, Malik Sellouki , Titouan Thomas
Attaquants : Mamadou Camara, Aymeric Faurand-Tournaire, Aristide Mateta, Noa Mupemba, Malik Tchokounté, Kévin Zohi
Entraîneur : Olivier Frapolli
À quoi faut-il s’attendre face à Laval ?
Depuis le match de la montée, tous les supporters Sang et Or ont eu la même idée en tête : Le Mans va enfin recroiser son adversaire de toujours, le Stade lavallois. Situation similaire en Mayenne, où les Tango doivent être bien contents de recommencer un slow empoisonné avec leurs meilleurs ennemis manceaux. Quoiqu’il en soit, tout le monde notera avec impatience les dates du 28 octobre, avec le déplacement à Le Basser, et du 6 février, match retour dans l’enceinte du stade Marie-Marvingt.
Historiquement, c’est le Stade lavallois qui a l’avantage. Un court avantage, certes, puisqu’il ne s’agit que de dix-sept matchs remportés par les Tango, face aux seize des Sang et Or. La dernière rencontre en date était une victoire à domicile, le 27 février 2022, où Issouf Macalou honora dignement le maillot du Mans en inscrivant un doublé en seconde période. Mais tout cela ne fut qu’efforts perdus, puisque les joueurs à la tunique orange et noir furent champions de National cette saison-là, tandis que les Manceaux finissèrent péniblement à la dixième place du championnat.

Les deux duels entre Mayennais et Sarthois, laissent donc présager des matchs d’une grande intensité. Une ambiance électrique où se mêlent fierté locale, détestation de l’autre et en même temps, un pudique respect pour celui que l’on aime tant charrier, tant critiquer. Face à un Laval qui solidifie un peu plus chaque saison ses fondations en Ligue 2, Le Mans arrivera peut-être un cran en dessous techniquement, mais tout est possible dans ce genre de match où la logique s’assoit sur le banc pour laisser place au spectacle et au talent. Une phrase résume bien ce que représente un duel aussi tendu qu'attendu : un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne !
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