Le Mans FC - Nîmes Olympique : l’avant-match
- 18 avr.
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 avr.
Avec cette rencontre de la 30e journée de National, Manceaux et Nîmois entrent dans la dernière ligne droite du championnat. Bien que leurs trajectoires soient différentes, ce match pourrait s’avérer crucial pour le classement final. Analysons-le ensemble.
450… 450 minutes de temps réglementaire, soit 5 matchs avant le coup de sifflet final de cette saison 2024-2025. Le temps peut paraître long, très long. Pourtant, dans la tête de tout footballeur, ce laps de temps est si court. Les secondes défilent sur le tableau d’affichage, et tous les moyens sont bons pour grappiller le moindre point qui serait utile au classement. Tout le monde est sur le qui-vive, et gare à celui qui ne s'investira pas à 200% dans le sprint final : les guerriers les plus hargneux ne se distinguent pas en temps de paix, mais pendant les batailles.
Des bruits courent que dans les locaux de la Pincenardière, une ébullition tout aussi sportive que mentale commence à apparaître sur le feu sarthois. Après avoir géré face à Orléans, Le Mans commence à distinguer dans le brouillard, un semblant d'espoir pour un ticket d'accession en Ligue 2. L'objectif est donc clair et précis : tout gagner, pour pouvoir souffler ensuite, avec les deux pieds dans la division supérieure tant désirée.

Dans le Gard, on cherche aussi à s'installer durablement dans la quête de la victoire. Dans les travées de Nîmes, connues pour son soleil, son arène, et son président incompétent, le petit univers du NO semble s’enfoncer dans un trou noir sans issue. Après une saison plus que moyenne, les Gardois se battent pour un maintien, qui ne ferait que panser une plaie déjà trop ouverte par le temps et l’argent. On espère, on lutte, on transpire : le vrai combat ne se joue peut-être pas sur un terrain en gazon, mais bel et bien dans les têtes et les consciences des joueurs.
Sport mécanique et football partagent, à première vue, peu de choses. Cependant, elles ont en commun cette particularité qui rend ces deux pratiques plus que palpitantes : la partie la plus intéressante se situe au dernier tour, quand les participants n’ont que la gagne en tête. Et quelque soit la position du pilote, quand l’on voit le drapeau à damier s’agiter, on ne peut penser qu’à une seule chose : le moindre faux-pas, la moindre seconde de relâchement sera fatale à la ligne d’arrivée.
Le Mans : dernier virage pour les Sarthois
On reconnaît les bonnes équipes quand elles dominent tous les matchs. Mais la capacité à revenir au score après s’être fait dominé est une caractéristique d’une très grande équipe. Il semble évident qu'à cet exercice, les Sang et Or ont encore excellé, comme le montré le résultat face à Orléans. Pourtant, le match a bien failli tourner au vinaigre pour les camarades de Martin Rossignol. Tout a basculé quand Florent Sanchez a froissé la relative supériorité numérique imposée par Arnold Vula, à la 50e minute. Prise à contre-pied, la formation mancelle a donc dû redoubler d’efforts collectifs et de contre-pressing pour tenter de reprendre le dessus sur son adversaire, et c’est Dame Gueye, 15 minutes avant la fin du temps réglementaire, qui a délivré les siens sur une occasion quasi identique que l’ouverture du score de Vula. Cette rencontre contre une des plus grosses formations du championnat a donc pu mettre en lumière les limites techniques des Sang et Or, mais également leur qualité principale : leur force mentale. L’équipe de Patrick Videira présente toujours, même à la deuxième place, des imperfections, des inconstances techniques et autres moments de flottement dans le jeu. Mais ces lacunes sont vite compensées par un investissement sans limites de l’ensemble de l’équipe, et contrées avec un collectif qui a su forger au fil des victoires.

Le coach le reconnaît lui-même « Je pense qu'il y a plusieurs situations où on doit faire mieux ». Ces petites erreurs, qui coûtent des points à l’équipe sans vraiment la mettre en danger, sont en partie dûes au fait que Le Mans n’était pas naturellement, , taillé à la fin de l’été 2024 pour jouer le haut de tableau. Mais pour un club n’ayant pas le portemonnaie d’un PSG ou un OM, on peut louer la performance magistrale qu’a livré le club sarthois depuis janvier. Après avoir traversé un marasme qui aurait fait perdre espoir à plus d’un, le groupe a su trouver le chemin de l’harmonie, de la complémentarité, et, parce qu’ils vont souvent de pair, de la victoire.
Ne nous reposons pas non plus sur nos éphémères lauriers : pour le dire en termes automobiles, un dépassement au dernier virage serait trop vite arrivé… Pour s’assurer à minima une place de barragiste, Le Mans a tout intérêt à gagner les prochaines échéances à venir. Si Nîmes, Versailles et Concarneau semblent des adversaires sur le papier simples à jouer, Rouen et Valenciennes seront bien plus compliqués à appréhender. Tout en conservant la dynamique de groupe qui, jusqu’alors, a plutôt bien marché, il faudra toutefois s’assurer qu’aucun membre de l’effectif ne soit à la peine physiquement. Nous pouvons penser notamment à Harold Voyer, Dame Gueye, ou Alexandre Lauray, des poids lourds de l’équipe dont l’absence se ferait grandement ressentir dans le jeu manceau. C’est dans ces périodes de flexibilité de la composition que doivent se révéler des profils comme Arnold Vula, Brice Oggad ou Adam Oudjani, des joueurs d'appui tous plus utiles l’un que l’autre dans la conquête du titre.

Peu importe en soi si le Mans se place comme leader ou barragiste. Les supporters manceaux, qui ont tant donné de la voix, tant pleuré ces derniers temps pour leur club, veulent voir ce soir l’équipe qui les a réconciliés avec le foot sarthois. Videira et ses hommes le savent : cette saison, ils ont collectivement la possibilité d’écrire une nouvelle page de l’histoire du club. Ce ne sera donc pas ce soir, contre Nîmes, qu’ils devront faire face à une panne d’encre dans leurs stylos.
Nîmes : panique chez les Crocos
Un public absent, des joueurs à la peine, et un président détesté par quasiment tout le football français. Voilà le triste constat que nous faisons du Nîmes Olympique à l’heure actuelle. Le club de Gard, qui a pourtant eu une brève gloire il y a 6 ans en Ligue 1, tombe et coule aujourd’hui dans les abysses du football français. Le club résident du stade des Antonins a encore cette saison, eu du mal à s’extirper du bas de classement : avec seulement 27 points engrangés, il n’a pas réussi à dépasser la 7ème place du classement, et stagne petit à petit dans la zone de relégation.
Les Crocodiles ont tous les symptômes de la formation en pleine tempête. Son recrutement estival était pourtant prometteur : l’intégration à l’effectif des jeunes talents comme Delpech ou Paviot garantissait aux Sudistes un vivier jeune et dynamique en vue d’assurer une meilleure performance pour cette saison. Mais si la gestion de Rani Assaf n’a pas porté ses fruits pendant 8 ans, elle ne fonctionnera pas non plus en 2025. La disparité du groupe a particulièrement desservi la cause nîmoise, car l’entraîneur Frédéric Bompard (qui a été récemment remplacé par Adil Hermach), n’avait pas sous la main d'alternatives pour faire tourner son jeu et faire respirer ses troupes. L’absence de public n’a pas non plus aidé, car les Gladiators 1991 subissent la répression de leur président, qui considère ces ultras comme le “cancer du club”. Seul point d’éclaircie dans le ciel gris nîmois : l'arrière-garde a su être plutôt efficace, avec 29 buts encaissés seulement. Un élément qui peut être fort utile dans la constitution d'un bon goal-average, et un argument de poids dans les situations de maintien aux coude-à-coude ; mais qui perd tout son intérêt comptable quand l'équipe en question, c’est-à-dire le Nîmes Olympique, n'est pas offensivement productive.

Face aux Manceaux, les Crocos ont donc tout à craindre. Le groupe sarthois est comme à son habitude, c’est-à-dire gonflé à bloc contre le moindre adversaire. Les Nîmois tenteront, probablement sans grand succès, de briser la série de 5 matchs sans défaite à domicile que les Sang et Or entretiennent précieusement au stade Marie-Marvingt. Bien sûr, ils pourront profiter de quelques moments de relâchement de la part des partenaires de Rabillard pour essayer de forcer le destin. Ils pourront aussi compter sur l’intelligence de leur point fort, Abdeldjelil et ses 14 buts, qui pourrait bien sortir aujourd'hui le match de sa vie. Mais ce soir, point d’espace à la créativité ou à la fantaisie. Les Crocodiles doivent se maintenir, sous peine d’être définitivement expulsés du cours du Nil.
Les joueurs à suivre
Comme nous vous l’avons expliqué précédemment, les derniers instants d’une saison se jouent bien souvent au mental des joueurs. Et quel est l’un des postes sur lequel repose le plus la pression dans ces temps où la moindre des erreurs est lourdement sanctionnée ? Celui de gardien de but. Heureusement, Le Mans peut compter sur un atout de taille, un cadre de toujours : nous parlons évidemment de Nicolas Kocik. Encore une fois réalisateur d’une performance XXL face à Orléans, il arrêta un penalty de l'ancien manceau El Khoumisti, et confirma encore une fois les attentes que le public manceau avait placées en lui. L’ex Valenciennois s’est imposé comme le chef d’orchestre d’une défense mancelle en constante mutation, et a su à maintes reprises prendre ses responsabilités quand la situation l'imposait. Homme de confiance de Patrick Videira, nous pouvons clairement affirmer à l’heure actuelle que si Le Mans monte cette saison, ce sera en partie grâce à Kocik, qui a su par moment dépasser son simple rôle pour devenir un véritable organisateur du bloc sarthois.

Qu’il est difficile de devoir choisir un joueur à suivre pour le Nîmes Olympique, tant son effectif est réduit et hétérogène. Malgré tout, nous avons porté notre regard sur Oussama Abdeldjelil. Positionné par Adil Hermach comme buteur, le très expérimenté joueur de 31 ans se place comme le meilleur réalisateur du club, avec la jolie statistique de 14 buts cette saison. Deuxième meilleur buteur de National, le Nîmois a, on peut le dire, la finition dans le sang. Encore buteur face à Quevilly, l’attaquant est dans une forme olympique en ce moment, et il n’hésitera pas à conserver sa dynamique en jouant contre les Manceaux. Ce serait ainsi une occasion de gonfler ses statistiques, et pourquoi pas, peaufiner son tableau final au vu de se faire transférer dans un club plus prestigieux qui serait en quête d’un offensif expérimenté et productif.
Les groupes
Le Mans FC : Hatfout, Kocik - Eyoum, Lamgahez, Matumona, Ribelin, Voyer, Yohou - Bernardeau, Lauray, Oudjani, Quarshie, Rossignol - Gueye, Oggad, Rabillard, Vula
Absents : Amir, Boissé, Dekoke, Delbecque, Diliwidi, Nonnenmacher, Ouchen, Tronchet (choix/ réserve R1) - Colas, Olery (soins/réathlétisations) - Burlet (suspension)
Entraîneur : Patrick Videira
Nîmes Olympique : non communiqué par le club
Entraîneur : Adil Hermach
L’oeil de la rédac’
La victoire obtenue à Orléans a sonné comme un match clé dans ce sprint final. L’engouement qui commence timidement à apparaître laisse présager un printemps radieux en Sarthe. Alors que la ville va basculer pour 24h de course moto ce week-end, les spectateurs devraient assister à 90 minutes d’un match important pour la fin de saison. Comme l’a dit le coach récemment, “il reste 5 finales”, il faudra gagner les 5 et on fera les comptes à la fin. Sur le papier, les partenaires de Sam’ Yohou semblent favoris face à des Crocos luttant pour leur survie. Néanmoins, les dernières sorties face à des clubs du bas de tableau n’ont pas été parties aisées : victoires poussives contre Châteauroux (2-0) et Paris 13 (1-0). Portés par un public qui croit dur comme fer à un final en apothéose, les Manceaux devraient rester sérieux face à une équipe qui se bat pour le maintien. Gare au piège des mal classés ! Victoire 2-0 pour nos Sarthois !
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