Julien Babaud : "Le club compte beaucoup sur les deux rencontres de décembre pour définir son objectif"
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Chaque veille de match, la Tribune Mancelle met en place sa "Zone Mixte". Le principe ? Interroger une personnalité qui connait bien le prochain adversaire du Mans FC pour obtenir son analyse sur l'équipe et le match à venir.

Dernier match de championnat avant la trêve hivernal ce vendredi face au FC Annecy, actuellement 10e du championnat. Après avoir frôlé la relégation en National, le club était proche de participer aux play-offs d'accession en Ligue 1, terminant à la sixième place. En préambule de cette rencontre, nous avons rencontré Julien Babaud, journaliste pour Le Dauphiné Libéré.
Pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Je m’appelle Julien Babaud. Je suis journaliste au Dauphiné Libéré et travaille au service des sports en Haute-Savoie depuis 2006. De mon arrivée jusqu’en 2016, j’ai principalement couvert Évian Thonon Gaillard, puis, depuis 2016, je suis en charge du suivi du FC Annecy.
Vous avez déjà participé à la Zone Mixte en 2021, où en est Annecy dans son évolution depuis 4 ans ?
Lors de la saison 2020-2021, le club venait tout juste d’être promu en National et n’a assuré son maintien qu’en toute fin de championnat, après six premiers mois particulièrement compliqués. Par la suite, l’arrivée de Laurent Guyot au FC Annecy a marqué un tournant : le club a décroché une montée en Ligue 2, pourtant non planifiée, l’objectif initial étant simplement d’obtenir un maintien plus confortable que la saison précédente.
Depuis, la progression est constante : chaque exercice en Ligue 2 s’est soldé par un classement supérieur à celui de l’année précédente, jusqu’à atteindre la sixième place la saison dernière.
Pour la petite histoire, en près d’un siècle d’existence - le centenaire sera célébré l’année prochaine -, le FC Annecy n’avait jamais terminé au-delà de la neuvième place en Ligue 2. Ce résultat constitue donc un record historique pour le club.
Lors de ces années en Ligue 2, le FCA s’est également illustré en Coupe de France, atteignant une demi-finale en 2023. Le parcours a notamment été marqué par une qualification en quarts de finale face à l’Olympique de Marseille au Vélodrome, un exploit qui a contribué à faire connaître le club auprès du grand public.
Début août, Julien Trivero du Dauphiné Libéré annonçait que le projet d’un centre de formation était en bonne voie. Qu’en est-il quatre mois plus tard ?
Le projet suit son cours, même s’il a été relégué à un second plan dans l’ordre des priorités. Le sujet principal a été la rénovation du stade : nouvelle pelouse, nouvel éclairage, etc. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le club n’a pas pu jouer le début de saison au Parc des Sports : les quatre premières rencontres ont eu lieu à Dijon.
Concernant le centre de formation, l’avancée se fait progressivement. Un terrain synthétique devrait notamment voir le jour au niveau du centre d’entraînement, le club n’en disposant pas encore.
Après un début de saison compliqué à Gaston-Gérard le temps de travaux au Parc des Sports, les Reds ont retrouvé leur stade et sont depuis invaincus en championnat à domicile. Comment expliquez-vous ce changement de dynamique ?
Depuis le retour au Parc des Sports, le FC Annecy est invaincu. Certes, cela ne concerne que trois matchs, mais avec deux victoires et un nul, la dynamique est positive. Ce retour à domicile change beaucoup de choses, notamment sur le plan physique et mental : se déplacer à Dijon représentait entre deux heures trente et trois heures de route. On peut donc presque considérer que le FCA a disputé ses dix premières rencontres « à l’extérieur », loin d’Annecy.
Retrouver son stade a été un vrai souffle d’air frais, d’autant que la première affiche, face à Saint-Étienne, s’est soldée par une victoire éclatante 4-0. L’expulsion d’un Stéphanois avant le premier quart d’heure a évidemment aidé, mais ce succès dans un stade plein a lancé une dynamique. Le match suivant, contre Boulogne, s’est conclu par un nul un peu décevant, surtout au vu d’une seconde période où les Nordistes auraient même pu l’emporter. Enfin, la victoire contre Bastia, dans une rencontre importante pour s’éloigner de la zone rouge, est venue confirmer les progrès de l’équipe.
Pour l’instant, tout se passe bien. Difficile toutefois d’en tirer de grandes conclusions : contrairement au match contre Saint-Étienne, les rencontres face à Boulogne et Bastia ont attiré des affluences plus modestes. L’équipe monte également en puissance au fil des semaines, et l’entraîneur semble avoir trouvé son onze type, ce qui n’était pas forcément le cas en début de saison.
Quel bilan tirez vous de cette phase aller, où le FC Annecy affiche à l’heure actuelle un bilan équilibré - 6 victoires, 4 nuls et 6 défaites en 16 rencontres de championnat ?
Ce qui caractérise cette première partie de saison, c’est bien l’idée d’équilibre : autant de victoires que de défaites et une dixième place au classement. Sur le plan du bilan, on peut d’abord retenir que défensivement, l’équipe offre de solides garanties, avec la quatrième meilleure défense de Ligue 2, à égalité avec Le Mans.
En revanche, l’aspect offensif a été plus laborieux. Plusieurs rencontres ont manqué de situations dangereuses en dehors des phases arrêtées, domaine dans lequel l’équipe parvient malgré tout à se montrer relativement menaçante. Pendant un long moment, la question de la meilleure formule pour le trio offensif dans le 3-4-3 du coach est restée en suspens, entraînant de nombreuses rotations.
Peu à peu, certains joueurs commencent néanmoins à s’imposer, comme Antoine Larose, de retour de blessure, ou encore Ben Hamed Touré, arrivé en toute fin de mercato et qui prend progressivement ses marques en tant qu’attaquant axial.
Pour l’instant, c’est donc avant tout sur sa solidité défensive qu’Annecy avance. Il reste toutefois difficile de déterminer si l’équipe est destinée à jouer la première moitié de tableau ou plutôt la seconde. Il faudra certainement patienter encore un peu. Le club compte d’ailleurs beaucoup sur les deux rencontres de décembre pour définir plus clairement son objectif : viser le maintien ou regarder vers le haut du classement.
Ancien joueur du Mans FC, Thibault Rambaud est arrivé cet été depuis Boulogne avec une très belle saison avec le club nordiste, 13 buts et 5 passes décisives en 33 rencontres officielles. Comment jugez-vous son début de saison ?
Il s’est très bien intégré au vestiaire du FC Annecy et fait preuve d’une excellente mentalité. Sur le terrain, Thibault se bat et ne ménage jamais ses efforts. Pour l’instant, il semble traverser une phase de redécouverte du niveau professionnel : il l’avait déjà approché brièvement au Mans, mais l’expérience avait été très courte. C’est donc, en réalité, sa première véritable saison en Ligue 2, ce qui explique qu’il soit encore en plein apprentissage.
Thibault a commencé la saison comme titulaire en attaque et figure d’ailleurs parmi les co-meilleurs buteurs du club. Pourtant, on a le sentiment qu’il n’a pas encore exprimé tout son potentiel. Ces dernières semaines, il est plutôt devenu la deuxième, voire la troisième option derrière Ben Hamed Touré ou Quentin Paris, ce qui lui a offert un temps de jeu réduit. Pour le déplacement à Guingamp, il était d’ailleurs indisponible en raison d’une blessure ; sur les deux journées de novembre, il n’a eu que très peu de minutes.
On peut donc parler d’une période d’apprentissage. C’est néanmoins un joueur pleinement investi dans le groupe, qui peut se révéler précieux grâce à son gabarit et à sa capacité à jouer dos au but. On sent qu’il n’a pas encore atteint sa pleine mesure, mais c’est quelqu’un de travailleur, doté d’un très bon état d’esprit. Il faudra sans doute l’évaluer sur les six prochains mois pour apprécier réellement son évolution.
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Qui est selon vous l’Annécien qui risque de mettre le plus en difficultés les protégés de Patrick Videira ?
Je vais en citer trois, même si Annecy est une équipe qui repose davantage sur son collectif que sur ses individualités, un peu à l’image du Mans.
Les joueurs qui se démarquent le plus actuellement sont Antoine Larose, l'ailier droit dans le 3-4-3, c’est un très bon dribbleur, un joueur atypique arrivé tardivement dans le monde professionnel. Il a été impliqué sur les trois buts inscrits le week-end dernier.
Il y a également Ben Hamed Touré, un avant-centre arrivé tard cet été en provenance d’Ajaccio. Il bénéficie désormais d’un temps de jeu plus important et devient de plus en plus dangereux. C’est un attaquant qui pèse énormément sur les défenses, qu’il use par son activité.
Enfin, Clément Billemaz, le piston gauche et co-meilleur passeur du championnat avec cinq passes décisives. Ailier de formation, il s’épanouit pleinement dans ce rôle de piston, où il semble même encore plus à l’aise.
Pour conclure, place au traditionnel pronostic : quel va être selon vous le résultat de cette rencontre ?
Entre deux équipes qui encaissent peu de buts, je miserais sur un match nul 1-1 pour cette rencontre de fin d’année, toujours un peu particulière.
Merci à Julien d'avoir accepté de répondre à nos questions ! Nous vous invitons à le suivre sur X.


