Damien Gozioso : "Peu de monde imaginait un aussi bon départ"
- il y a 6 heures
- 4 min de lecture
Chaque veille de match, la Tribune Mancelle met en place sa "Zone Mixte". Le principe ? Interroger une personnalité qui connait bien le prochain adversaire du Mans FC pour obtenir son analyse sur l'équipe et le match à venir.

Après une entrée en lice en Coupe de France, non sans quelques difficultés, retour ce vendredi au quotidien du championnat avec la 15ᵉ journée de Ligue 2 face au Pau FC. Monté à l’issue de la saison 2019-2020, le club béarnais s’est solidement installé dans le paysage de la Ligue 2 et occupe actuellement la cinquième place du classement. En préambule de cette rencontre, nous avons rencontré Damien Gozioso, journaliste pour ICI Béarn Bigorre.
Bonjour Damien, pourriez-vous vous présenter à la communauté Sang et Or ?
Salut à tous, j’ai 34 ans. Je suis journaliste à la radio ICI Béarn Bigorre depuis sept ans et demi, et je m’occupe plus particulièrement du sport et des clubs de notre zone. Cela inclut notamment le Pau FC, dont nous avons commenté l’intégralité des matchs (à domicile comme à l’extérieur) à partir de 2020 et de son accession en Ligue 2 … jusqu’à cette saison où nous avons dû arrêter faute de moyens. Mais nous continuons le suivi au quotidien.
Avant d’évoquer le championnat, revenons sur l’actualité avec la Coupe de France : Pau vient de se qualifier en éliminant Trélissac et affrontera le SA Mérignac au prochain tour. Quel objectif le club béarnais s’est-il fixé pour cette édition ?
Pas d’objectif chiffré à proprement parler, mais éviter une élimination contre un “petit”, comme la saison dernière, et recevoir un “gros” au Nouste Camp. Cela implique donc de passer au moins le prochain tour à Mérignac, qui évolue en R1 … Chaque tour franchi rapporte également un peu d’argent, ce qui n’est pas négligeable quand on connaît la situation économique du football français.
Promu en Ligue 2 lors de la saison marquée par le Covid, le Pau FC s’est solidement installé dans le paysage de la deuxième division malgré un budget modeste. Quels ont été, selon vous, les principaux facteurs de cette réussite ?
Le club a pu se construire sans pression excessive, sans vouloir aller trop vite non plus. Il a trouvé une formule gagnante, avec peu de moyens, en parvenant à relancer des joueurs en quête d’un second souffle lors des premières saisons (Henri Saivet en est le meilleur exemple), en s’appuyant aussi beaucoup sur les prêts et en se trompant peu dans son recrutement.
Depuis l’arrivée de Luis de Sousa comme directeur sportif, le modèle a évolué vers le « trading », c’est-à-dire développer de jeunes joueurs à potentiel avant de les vendre (Moussa Sylla ou, plus récemment, Pathé Mboup). Le revers de la médaille, c’est un effectif très fluctuant. Il faut également saluer le travail des deux entraîneurs, Didier Tholot puis Nicolas Usaï, deux coachs aux personnalités différentes mais attachants, qui ont su tirer le meilleur de leurs effectifs.
Co-leader en début d’exercice, Pau occupe aujourd’hui la cinquième place, à seulement quatre longueurs du Red Star. Vous attendiez-vous à voir les Maynats à une telle position alors que la mi-saison se rapproche ?
Vu que l’effectif a beaucoup évolué à l’intersaison, un aussi bon départ — le meilleur du Pau FC en Ligue 2 depuis son accession —, peu de monde l’imaginait honnêtement. Mais l’équipe a su enclencher une bonne dynamique : parfois, cela s’est joué à pas grand-chose (les nuls à Bastia ou à Nancy, par exemple), mais cette dynamique a porté le groupe. Le mois qui vient de s’écouler, sans victoire, constitue le premier vrai soubresaut de la saison, et il faudra voir comment il sera digéré.
Au Nouste Camp, Pau se montre particulièrement difficile à manœuvrer et figure parmi les meilleures équipes du championnat à domicile. Comment expliquez-vous cette solidité béarnaise sur ses terres ?
"Nouste Camp" peut se traduire par "chez nous" en béarnais. Cette notion d’attachement est forte, et le staff ainsi que l’état-major du club essaient de la transmettre à tous les nouveaux arrivants. C’est l’un des plus petits stades de Ligue 2, malgré la troisième tribune sortie de terre ces derniers mois. Il est atypique, mais il dégage une vraie ferveur. Le Pau FC y a tout de même pris deux gifles cette saison, face au Red Star et à Dunkerque (3-0 à chaque fois, avec un carton rouge).
Quelle perception les Palois ont-ils du club du Mans ?
Celle d’un promu porté par une forte dynamique. Le coach palois a rappelé sur notre antenne, en début de semaine, que Le Mans n’avait plus perdu depuis la mi-septembre. Les bilans des deux équipes sont équivalents, mais la dynamique est clairement mancelle.
Sur quels joueurs manceaux et palois faudra-t-il être particulièrement vigilant pour les différents staffs ?
Côté palois, le retour du capitaine Jean Ruiz est espéré afin de redonner des garanties derrière. Devant, Giovani Versini représente une vraie plus-value technique : il peut être un véritable danger.
Côté manceau, William Harhouz m’avait semblé en forme, mais j’ai vu qu’il était indisponible pour le dernier match. Je ne sais pas s’il sera de retour. Sinon, Lucas Buades, d’après ce que j’ai pu lire ou voir, paraît très fiable.
Pour terminer, quel pronostic faites-vous pour cette rencontre ?
Il se passe toujours beaucoup de choses au Nouste Camp. Le Pau FC a besoin d’une victoire s’il veut se relancer définitivement, et même si Le Mans n’a plus perdu depuis un bon bout de temps, disons 2-1 pour les Béarnais au terme d’un match serré.
Merci à Damien d'avoir accepté de répondre à nos questions ! Nous vous invitons à le suivre sur X.






Commentaires