Cyril Frémin : « Le projet dunkerquois reste de gérer le budget en bon père de famille »
- 18 sept.
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Chaque veille de match, la Tribune Mancelle met en place sa "Zone Mixte". Le principe ? Interroger une personnalité qui connait bien le prochain adversaire du Mans FC pour obtenir son analyse sur l'équipe et le match à venir.

Auteur d'une saison 2024-2025 historique, l'USL Dunkerque semble tarder à démarrer ce nouvel exercice. Douzièmes au classement, les Maritimes restent sur une défaite face à Grenoble et paient un été mouvementé avec les changements d'entraîneurs et l'arrivée de Sanchez à quelques jours du début de saison. Une victoire d'une des deux équipes pourrait redonner de la confiance après un premier mois assez compliqué. Ainsi, nous avons pu échanger avec Cyril Frémin, journaliste au sein de la radio Delta FM et dresser un premier bilan après 5 journées jouées.
Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre parcours et votre lien avec l’USLD ?
Bonjour, je m’appelle Cyril Frémin, responsable du pôle sport à la radio Delta FM, dans le Nooord. Nous suivons l’USL Dunkerque (USLD) depuis 30 ans. Comme le dit le slogan du club, contre Vents et Marées. Nous avons été là à l’époque du CFA2, du CFA, du National, et aujourd'hui la Ligue 2.
L’été à Dunkerque a été mouvementé, puisque Gonçalo Feio a laissé sa place à Albert Sanchez sur le banc quelques semaines après son arrivée. Que s’est-il réellement passé pour aboutir à ce scénario rocambolesque ?
Difficile de savoir exactement ce qu’il s’est passé, entre la version officielle et la version officieuse. Officiellement, le coach est parti pour raisons personnelles. Officieusement, on savait que le garçon avait de grandes qualités tactiques, mais qu’il était assez caractériel. Il s’imaginait autre chose en venant à Dunkerque, d’autres moyens. Mais malgré l’arrivée d’un richissime propriétaire Turque, Dunkerque ne fait pas n’importe quoi, et recrute en priorité des joueurs en fin de contrat, en prêt. Déjà l'an passé, le mercato avait pris du temps. Ce qui, visiblement, ne lui a pas plu. Et puis, vous passiez d’un management très humain avec Luis Castro à une gestion à la dure avec Gonçalo Feio. Les joueurs n’ont pas adhéré. Donc je crois que tout le monde était content que tout se termine, même si évidemment Dunkerque a pris du retard dans cette aventure.
Le cas Bardeli a également animé le mercato, longtemps convoité par Saint-Etienne avant de rester à Dunkerque. Peut-on voir ce choix comme une éclaircie dans un été agité ?
Un été agité, pour les supporters forcément. Après une saison comme l’an passé, très réussie, vous avez envie de garder tout le monde. Mais, encore une fois, le projet dunkerquois reste de gérer le budget en bon père de famille. Certes, le mercato a fini tard, mais il semble de qualité. Donc difficile de parler d’été agité, juste un peu stressant. Et pour en revenir au cas Bardeli, c’est un très bon coup de l’avoir garder. En plus d’être un bon joueur de foot, c’est un super garçon, avec un très bon état d’esprit. Se pose juste la question, déjà, du mercato hivernal. Il est en fin de contrat dans un an…
Comme évoqué juste avant, Albert Sanchez est arrivé sur le tard. Que retenez-vous de son style de jeu et de ce qu’il cherche à mettre en place depuis sa prise de fonction ?

Quand le nouveau propriétaire Turque, Robert Yüksel Yildirim, est arrivé, il a installé Demba Ba, (oui l’ancien buteur de Chelsea, qui avait éliminé Paris en Ligue des Champions en 2014, avec un but à la 87ème minute) comme patron du sportif. Depuis sa prise de fonction, l’ancien attaquant a toujours tenu le même discours, une volonté de jouer, d’avoir le ballon, de presser haut. Luis Castro rentrait dans ce modèle, Gonçalo Feio également. Et depuis son arrivée, Albert Sanchez rentre dans ce modèle. C’est très agréable à voir, des passes toujours vers l’avant, des milieux créatifs. Pour l’instant ça manque d’efficacité, mais au moins on ne s’ennuie pas devant l’USLD.
Sportivement, l’USLD n’a gagné qu’un seul match (contre l’ESTAC). Malgré une efficacité offensive intéressante (7 buts marqués), les Maritimes semblent frileux défensivement (8 buts encaissés). Quels premiers enseignements tirez-vous après 5 journées ?
Que l’équipe a pris du retard. Du fait d’un mercato qui s’est fini tard, avec beaucoup de départs, les joueurs offensifs sont arrivés sur la fin de ce marché estival. Du fait du changement de coach, évidemment, Albert Sanchez a signé son contrat à peine dix jours avant le début de cette saison. Une base est quand même restée, Sangante, Sasso, Bardeli, Sekongo, Essimi et Yassine. Le jeu est en place, ça manque juste d’efficacité. Défensivement, Dunkerque a pris pas mal de buts un peu bête, sur des erreurs des gardiens notamment.
Le club nordiste dispose de solides atouts pour embêter les Manceaux. Quels joueurs seront particulièrement à surveiller ?
Sans surprise, Enzo Bardeli. Son activité est impressionnante. C’est le garant du jeu offensif Maritime, mais il a aussi une grande capacité à récupérer des ballons, même très bas. Dunkerque a fait, je pense, un bon coup en récupérant Thomas Robinet. L’attaquant commence à trouver ses repères et se créer déjà pas mal d’occasions. Et puis attention enfin au duo Sekongo-Zossou, déjà deux buts chacun.
Et à l’inverse, quelle image Le Mans FC renvoie-t-il dans le Nord auprès des suiveurs dunkerquois ?

Forcément, tout le monde à Dunkerque a en tête le match de l'accession de 2023, ce 3-2 au Stade Marie-Marvingt qui avait permis à l’USLD de vite remonter en Ligue 2. Pour l’équipe de cette année, je pense que le staff Nordiste va se méfier des coups de pieds arrêtés. Car Le Mans possède dans ses rangs un garçon que l’on connaît bien dans la région, Jean Vercruysse, natif d’Hazebrouck, formé à Saint-Omer, passé par Boulogne. On sait qu‘il est capable de grandes choses sur coup franc…
Pour conclure cet entretien, quel est votre pronostic sur cette rencontre ?
Le Mans a besoin de points. Si l’équipe Mancelle se découvre, Dunkerque pourrait bien en profiter pour manger quelques espaces. Allez, 3-1 pour les Dunkerquois. Merci en tout cas, bien sympa cette interview. Bonne rencontre à vous.






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