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Anthony Ribelin, le contrat de confiance

Quatrième recrue de ce mercato manceau, Anthony Ribelin est loin d’être un inconnu, ni pour les suiveurs du National, ni surtout pour l’entraineur sarthois qui a joué un rôle déterminant dans sa carrière.


9 août 2014. Stade de La Mosson. On joue la 71e minute du match entre Montpellier et Bordeaux (1e journée de Ligue 1) quand le coach pailladin Rolland Courbis lance le jeune Anthony Ribelin, à peine 18 ans, à la place de Victor Montaño. La carrière du jeune homme natif de la ville rivale de Nîmes part sur des rails plutôt prometteurs. Il faut dire que Ribelin a le foot dans le sang. Son père, Didier Martel, fut joueur professionnel dans les années 90, passant notamment par le PSG, et affrontant à 6 reprises le MUC72 à l’époque sous les maillots de Nîmes, Châteauroux ou Valence en D2. Suivant les traces paternelles, Anthony va donc naturellement s’orienter vers le ballon rond, en intégrant le centre de formation montpelliérain, qu’il rejoint en poussins 2e année vers les 10 ans, après avoir touché ses premiers ballons dans son village gardois de Gallargues-le-Montueux. A 16 ans, il signe son premier contrat de 3 ans, comme stagiaire pro et gravit tous les échelons au sein du club du président Nicollin. Ses performances, déjà jeune, lui valent d’être repéré au niveau national et dès 2012 il honore deux capes avec l’Equipe de France U16 en amical contre l’Italie.



Ce début de saison 2014/2015 démarre donc comme dans un rêve, ponctué de nouvelles sélections tricolores le mois suivant avec les U19 (3 capes). Il est de nouveau appelé à entrer en jeu lors des 2 journées de championnat suivantes. Encore un peu tendre, il reste au contact toute la saison du groupe pro, étant souvent convoqué et alignant au total 7 apparitions au premier niveau national, aux côtés notamment de l’ex-Sarthois Morgan Sanson.


La suite, malheureusement, ne va pas se passer comme espéré. La saison suivante, Ribelin n’apparait quasiment plus lors de la première partie de saison. Pourtant, les 20 et 23 janvier 2016, il honore ses deux premières titularisations, en Coupe puis en L1, aligné sur l’aile droite à Marseille et à Caen. Mais quelques jours plus tard, l’arrivée de Frédéric Hantz sur le banc héraultais sonne le glas de sa carrière montpelliéraine. L’ancien coach manceau ne tarde pas à lui faire savoir qu’il ne compte pas sur la jeunesse pour sortir le MHSC des difficultés sportives du moment. Et alors que le président Laurent Nicollin annonce vouloir faire signer tout de même son premier contrat pro à Ribelin, le joueur prend tout le monde de court en privilégiant la proposition de 3 ans du Stade Rennais pour poursuivre sa progression.



Avec le recul, le Nîmois analysera cette étape comme une de ses plus mauvaises décisions dans sa carrière, influencée par son agent de l’époque. Car à Rennes, Ribelin ne décolle pas non plus. Christian Gourcuff, l’entraineur de l’équipe première, envisage plutôt de l’utiliser comme attaquant de pointe, loin de son poste de formation. Mais il se retrouve plus généralement avec l’équipe réserve de Julien Stéphan, où il peut croiser la route de Stéphane Diarra ou Maxime Bernauer. Il aligne pourtant de bonnes prestations, avec buts (6 en 9 matchs) et passes décisives à la clé. En décembre 2016, il apparait, pour la dernière fois de sa carrière, sur un banc de L1 à Lille, mais n’entre pas en jeu.


Solution classique lors d’une telle impasse : le prêt. En partance pour Orléans, Ribelin est bloqué par l’interdiction de recrutement imposé au club loirétain par la DNCG. Et c’est au Paris FC qu’il est finalement cédé quelques mois. Le club parisien évolue alors en National et est entrainé par Réginald Ray. L’entente entre les deux hommes est très bonne et Ribelin va participer à 15 des 16 derniers matchs de la saison, inscrivant 3 buts. Le PFC, emmené déjà par le gardien Vincent Demarconnay, décroche une place en barrage de montée, mais cède face à l’USO cette saison-là.


© Paris FC

Cette courte expérience du début 2017 redonne de l’allant au milieu rennais. Conquis par Ray, il envisage très sérieusement de suivre le coach qui entame un nouveau projet à Bastia. Mais, à nouveau, le destin s’en mêle et les déboires financiers du club corse annule le projet. Ribelin revient donc en Bretagne La pire période de sa carrière, confiera-t-il plus tard. Alors qu’on lui fait espérer une place dans le groupe pro, l’arrivée sur le banc de Sabri Lamouchi le condamne à nouveau. Il se retrouve même mis à part des entrainements. Comme la saison précédente, c’est donc un prêt qui se profile pour la deuxième partie de saison, cette fois à l’Entente Sannois-Saint-Gratien, en National, où joue alors Aurélien Tertereau. Mais la belle histoire vécue au PFC ne se réédite pas. Le courant avec Vincent Bordot ne passe pas spécialement et Anthony ne jouera finalement que 5 matchs.



Malgré une année de contrat encore à honorer avec le Stade Rennais, les deux parties se mettent d’accord pour arrêter la mascarade. Anthony Ribelin cherche alors un nouveau projet. Annoncé en partance pour la MLS et Philadelphie, c'est loin des lumières de la Ligue 1 et des infrastructures professionnelles, à Endoume Marseille, club de National 2, qu'il atterrit pourtant. Là, sous les ordres de Grégory Poirier, Anthony vit une saison régénérante qui lui permet notamment de passer un cap dans la maturité. Ses bonnes prestations ne tardent pas à le faire repérer, notamment par Karim Mokkedem qui va prendre en main les destinées de Bourg-en-Bresse. A l’été 2019, après un essai infructueux aux Pays-Bas, il débarque donc dans l’Ain pour retrouver un contrat pro. Et l’idylle va durer 4 saisons et près de 110 rencontres, où il évoluera notamment auprès d’anciens ou futurs manceaux tels Romain Montiel, Jeffrey Quarshie ou Franck Julienne.


© FBBP

Si des appels du pied de la Ligue 2, notamment à l’été 2022, aiguisent sa curiosité, il préfère miser sur la continuité et rempiler au FBBP. Et même lorsque les coachs changent, Ribelin reste un pilier de l’effectif. Et ce même quand son positionnement sur le terrain doit être ajusté. C’est notamment sous les ordres d’Alain Pochat qu’il va découvrir les joies du rôle de piston droit. Pas de problème : si l’homme a une qualité, que tous ses éducateurs vantent, c’est bien sa polyvalence. Si son poste de prédilection reste le milieu de terrain, en numéro 8, il aura à peu près tout testé avec succès, du latéral à milieu droit, jusqu’à être avant-centre, devant ou derrière un autre attaquant. Ses qualités de vitesse et de percussion, sa puissance et sa vision du jeu en font une arme redoutable quel que soit l’endroit du terrain où il est situé, le tout allié à une mentalité que tout ceux qui l’ont côtoyé ne cesse de louer. Et si des axes de progression restent à travailler, il faudrait regarder alors du côté du jeu de tête ou de son pied faible.



Aujourd’hui, Anthony Ribelin a 27 ans et tente un nouveau pari en quittant son confort de Bourg pour rejoindre Le Mans FC, club qu’il croisé à 6 reprises depuis 2020. Il y retrouve surtout Réginald Ray, ce coach qui a eu un impact si important dans sa carrière en 2017. Pour le club sarthois, c’est aussi une valeur sûre du National qui débarque à la Pincenardière avec 120 matchs joués à ce niveau (7 buts). Pas en perte de vitesse du tout, Ribelin a même été nommé en janvier dernier parmi les 4 meilleurs joueurs du championnat, distinction finalement récupérée par le Briochain Benkaid, devant le Burgien et… Yoann Le Méhauté. Ce n’est donc pas un pari tenté par le président Gomez mais bien une nouvelle carte joker sortie par ce dernier dans ce mercato sarthois, qui, à l’heure d’écrire ses lignes, semble être une réussite.

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