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Zone Mixte - Thibault Vialla et Laurent Pruneta nous répondent !

Véritable concurrent direct la saison dernière, le Red Star n’avait pas su arracher quoi que ce soit à la fin des 34 journées de National. Alors entraînés par Vincent Bordot, sarthois d’origine, les Audoniens semblaient être les plus enclins à décrocher les barrages mais un long parcours en Coupe de France les avait rendus un peu plus friables. Club historique, tout autant que son mythique stade, l’antre que représente le stade Bauer a été rénovée. Terminée l’époque du synthétique, ce dernier devenait réellement exécrable, c’est sur une vraie pelouse que les Manceaux iront défier les pensionnaires de Saint-Ouen.



Cet été, les dirigeants de l’Étoile Rouge avaient su conserver leurs meilleurs éléments tels que les piliers P. Charruau, E. Daillet, C. N’Doye, et D. Durand. Le Red Star a aussi flairé de bons coups en attirant N. Dieng, N. Cadiou et H. Benali pour ne citer qu’eux. Enfin, le Red Star comptait toujours sur Vincent Bordot pour gérer tous ces joueurs, il était assisté du célèbre Habib Beye. C’est d’ailleurs ce dernier qui est à la tête du staff depuis l’éviction de l’entraîneur sarthois, le 13 septembre dernier.


Le Red Star n’a pas connu un début de saison simple, le prédisent audonien ne voyait pas rose après les premiers matchs. En effet, sur les 8 premières rencontres, 5 se sont ponctuées d’une défaite, 2 d’une victoire et 1 sur un match nul. Ce sont donc sept points qui ont été empochés sur les 24 mis en jeu, faisant de l’Étoile Rouge une écurie végétant dans le bas du classement. C’est après une déroute au Parc des Sports d’Annecy (6-0 pour les annéciens) que le technicien V. Bordot a été mis à pied. Mais octobre semble être plus rose pour le Red Star qui a débuté par 2 victoires en championnat, dont une démonstration à Avranches qui lui permettait de gagner 6-0 à son tour. Enfin, pour le compte du 5ème tour de la Coupe de France, le Red Star est parvenu à s’imposer aisément, une nouvelle fois sur le score de 6-0, face à l’ASM Chambourcy, pensionnaire de D3.


Concernant la Zone Mixte de cette rencontre opposant le Red Star FC à notre cher Le Mans FC, c’est Thibault Vialla qui a répondu à nos quelques questions. C’est une riche première, pour la nouvelle rubrique de la Tribune Mancelle, de pouvoir interroger un joueur adverse, qui plus est passé par notre club, qui sera un acteur de ce match. En quelques chiffres, Thibault Vialla au Mans FC c’est 6 mois, 15 matchs disputés et une accession en Ligue 2 après un barrage face au GFC Ajaccio. Celui qui portait le n°17 sous la tunique mancelle avait disputé son premier match à Sannois-Saint-Gratien et son dernier à Cholet. Découvrez ses réponses ci-dessous !


Thibault, peux-tu nous raconter les coulisses de ton arrivée au Mans FC, en décembre 2018 ?


“Mon arrivée au Mans ? Ça s’est fait par le biais d’Olivier Thomas avec qui on parlait depuis un petit moment à cette époque. Je devais rejoindre une écurie de Ligue 2 après mes 4 saisons à l’AC Ajaccio mais cela ne s’est pas fait à la dernière minute. J’ai dû prendre le temps pour rebondir et surtout choisir un bon projet. J’étais très déçu, forcément, de ce qu’il m’arrivait mais l’accueil du club et des copains au Mans FC m’a fait beaucoup de bien.”


(Thibault Vialla sous les couleurs du Mans FC. Dans ce onze de départ,

il ne reste qu'un joueur présent dans l'effectif actuel, trouvez-le !)

© Instagram Thibault Vialla


Comment as-tu vécu les fameux barrages contre Ajaccio, toi qui n'a pas eu la chance de pouvoir les disputer suite à une blessure ? Tu étais sur place, pour supporter l’équipe, mais on peut dire à domicile puisque la Corse doit représenter beaucoup pour toi.


“Oui j’ai été obligé de m’arrêter suite à une blessure que je traînais depuis quelques semaines, d’autant plus qu’elle s’aggravait et que je risquais l’opération si je forçais davantage dessus. C’est donc un petit regret de ne pas avoir disputé ces barrages mais un très bon souvenir avec l’accueil des supporters à l’aéroport.”


Que retiens-tu de ton expérience mancelle ? Était-ce un regret de ne pas rester en Sarthe à l’issue de la saison ?


“Sur le terrain, tout se passait bien, on prenait du plaisir par le jeu et les résultats suivaient. Donc je retiens énormément de positif de ce passage en Sarthe, ponctué de cette montée à Ajaccio. À la suite de ça, j’étais toujours blessé, j’étais forcément déçu de ne pas poursuivre l’aventure avec ce groupe mais j’ai vite rebondi à Dunkerque où visiblement j’avais fait le bon choix puisque nous montions dans la foulée, également en Ligue 2, avec un groupe extraordinaire, des mecs formidables."


Tu as signé au Red Star cet été, qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre Saint-Ouen ? Comment s’est passée ton intégration ?


“Mon arrivée au Red Star s’est bien passée, j’ai été très bien accueilli par tout l’ensemble du club. Je suis content d’y être et j’espère qu’on fera une bonne saison. Ce qui m’a poussé à venir ici ? C’est un projet ambitieux avec de nouvelles installations, un groupe de qualité et des supporters incroyables.”


(Julio Donisa, joueur du Red Star en 2018-2019, saura-t-il surfer sur

la dynamique du dernier match pour s'imposer ce lundi ?)

© Mickaël Bruneau Photographie


Le Red Star possède l’un des meilleurs publics du championnat, les supporters manceaux t’avaient-ils autant marqué ?


“Il y une ambiance particulière à Bauer, on sent qu’il y a une âme dans ce stade et au sein du club, c’est ce que j’aime. Concernant les supporters manceaux, j’en retiens évidemment du positif, ce sont des personnes passionnées qui aiment leur club.”


Un dernier mot Thibault ?


“Je souhaite aux supporters du Mans, et au club, une belle saison. C’est un club qui m‘a très bien accueilli et avec lequel nous avons vécu de belles choses.”


Afin de compléter les mots de Thibault, nous sommes également partis à la rencontre de Laurent Pruneta. En quelques mots, Laurent Pruneta est journaliste au Parisien, spécialiste foot, de la L1 aux amateurs, et qui suit particulièrement depuis plus de 20 ans, le Paris FC, Red Star et Créteil. Découvrez, sans plus attendre, ses réponses à nos quelques questions !


On a beaucoup parlé des mercatos réalisés par les clubs comme Laval, Bourg-en-Bresse et Châteauroux. Mais celui réalisé par le Red Star était également très intéressant, n’est-ce pas ?


"Je ne suis pas forcément d'accord. A titre personnel, et c'est mon avis, je n'ai pas trouvé le recrutement du Red Star très convaincant pour le moment. Déjà il a été très tardif. Le jour de la reprise, il n'y avait qu'une douzaine de joueurs pros. Cela peut s'expliquer par les nouveaux changements dans l'organigramme avec l'arrivée d'un nouveau responsable du recrutement Kevin Lesportes, un ancien agent qui occupait le même poste à Dunkerque (L2). Le Red Star a perdu des joueurs très importants comme Jimmy Roye. Après quand on fait un premier bilan des recrues, ça reste encore mitigé. Le cas le plus symptomatique, c'est Ludovic Butelle, la recrue phare. Il ne joue plus depuis le 6-0 encaissé à Annecy et c'est Paul Charruau, titulaire lors des deux dernières saisons, qui a repris sa place. Il y a eu beaucoup de paris (Guel, Maes, Homawoo, Nilor, Tokpa...) et il faut attendre de voir leurs performances sur la durée. La plus grosse satisfaction est Guillaume Bosca (ex-Dunkerque) qui a été replacé en position de piston par Habib Beye. L'apport de Stéphane Sparagna (ex-OM) est aussi intéressant."


À en croire certaines rumeurs, Vincent Bordot disposait de plusieurs offres cet été mais il avait fait le choix de rester au Red Star. Son éviction était-elle inévitable après ce début de saison ? A-t-elle marqué le vestiaire audonien ?


"Ce ne sont pas des rumeurs. Vincent Bordot avait plusieurs contacts à l'intersaison et a discuté avec plusieurs clubs (Annecy, Orléans, le Mans...). De son côté, le président Patrice Haddad avait sondé d'autres entraineurs dont l'ancien du Mans, Réginald Ray. A partir de là, pour moi, ça ne partait pas très bien. Bordot et Haddad se sont mis d'accord tardivement pour continuer ensemble. Mais s'il y avait eu une réelle volonté commune, je pense que Bordot aurait prolongé avant. En plus, il n'a signé que pour an. Ça lui mettait forcément de la pression. La présence d'Habib Beye en tant que 2e adjoint aux côtés de Jimmy Modeste, l'adjoint historique de Bordot, n'était pas anodine, non plus. On se doutait bien que si ça ne tournait pas bien dès le début, cela deviendrait compliqué pour Bordot. C'est ce qui s'est passé. Pour moi, les choses étaient biaisées dès le départ avec cette prolongation tardive après que l'entraineur et son président aient discuté avec d'autres personnes. Je ne pense pas que le vestiaire a été marqué par l'éviction de Bordot. Il y a en majorité des nouveaux joueurs. Donc très peu qui étaient là avant et qui étaient attachés à lui."


(Maxence Derrien a joué sous les couleurs de l'Étoile Rouge entre 2017 et 2019)

© Mickaël Bruneau Photographie


Le nom de Mathieu Chabert a résonné pour devenir le successeur de Vincent Bordot. Cette hypothèse ayant été écartée, pensez-vous que Habib Beye puisse terminer la saison à la tête de l’équipe, bien que cela engendrerait une amende à chaque match ?


"La vraie réalité dans ce dossier, c'est que la plupart des premiers choix de la direction (Mathieu Chabert, Oswald Tanchot, Fabien Mercadal, Reginald Ray...) ont décliné la proposition. Certains d'ailleurs ne se voyaient pas forcément travailler avec un adjoint comme Beye. Donc plutôt que prendre un entraineur qui soit un plan C ou D, les dirigeants du Red Star et lui-même ont décidé de continuer. La position de Beye a d'ailleurs évolué. Le 17 septembre après son premier match contre Villefranche (défaite 1-0), il était catégorique, il ne pensait pas pouvoir cumuler avec la préparation de son diplôme du DEPF et ses activités de consultant à Canal. Mais il s'est pris au jeu. Il a surtout reçu l'adhésion de son vestiaire. Il a apporté sa patte avec une défense à 3 et beaucoup plus d'échanges avec son groupe que le faisait Vincent Bordot. Le Red Star a demandé une dérogation à la FFF qui lui a été refusée. Il payera donc une amende de 3000 € à chaque match. Mais si on fait le calcul, ça revient moins cher que si un nouvel entraineur était arrivé avec un salaire de 7-10 000 € (plus les charges)."


Qu’attendez-vous du Red Star pour cette rencontre face au Mans ?


"Forcément une confirmation. On voit que sur les derniers matchs, 4-2 contre Cholet, 6-0 à Avranches, sans parler du 6-0 en Coupe de France à Chambourcy (D3 Yvelines), le Red Star marque beaucoup et a retrouvé une vraie dynamique. Damien Durand a connu un début de saison difficile mais son triplé à Avranches montre qu'il est sur la bonne voie. Comme Papa Meissa Ba, qui avait toujours l'habitude de se procurer beaucoup d'occasions mais qui a enfin gagné en efficacité (5 buts depuis le début de saison). Le Mans, c'est un bon test pour voir si le Red Star poursuit ou non ce redressement."

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