Depuis quelques jours, le championnat de National se trouve quelque peu perturbé par une décision de la DNCG et la rumeur de dépôt de bilan… On fait le point sur les deux dossiers chauds et leurs incidences au classement pour les Sarthois notamment
Rouen pénalisé
C’est sans doute la bonne surprise de ce début de saison sur le terrain. Le FC Rouen, promu pour cet exercice, réalise des performances intéressantes avec seulement 2 défaites en 14 matchs, permettant aux Normands de pointer officiellement à la 5e place du championnat et de se placer en candidat crédible à la lutte pour la montée.
Oui mais voilà, lors du passage du FCR devant la DNCG le 28 novembre, les gendarmes financiers du foot français ont eu la main lourde : retrait de 5 points au classement sportif 2023/2024, interdiction de recrutement et encadrement de la masse salariale.
Cette décision, inattendue pour quiconque était extérieur au dossier, a été justifiée par le fait qu’une trop grande discordance était apparue entre le montant des créances qui avaient été annoncées lors du passage devant cette même commission en juin dernier par rapport à la réalité présentée lors de ce bilan de mi-saison (720 000 € euros environ).
Si le président, Charles Maarek, s’est rapidement justifié ensuite sur France Bleu Normandie, en évoquant notamment la faute de créanciers, dont certains sponsors, qui n’aurait pas réglé à temps leurs factures, il a également reconnu sa responsabilité dans cette erreur de gestion. Tout en espérant pouvoir rapidement recouvrir ces créances comme promis.
Le club attend désormais la notification complète des attendus de la DNCG avant de, fort probablement, faire appel de la décision pour annuler ou, au moins, réduire cette sanction qui vient mettre en coup de frein sur les ambitions du club seinomarin. Car, de candidat crédible à la 2e place, voilà le FCR qui serait alors rebasculé en 2e partie de tableau (12e), à seulement 3 points de la zone rouge. À ce jour, le classement communiqué par la FFF ne tient toujours pas compte de cette sanction, qui permettrait au Mans de repasser devant son bourreau du 11 octobre dernier.
Marignane fragilisé
Du côté du club de Marignane, les inquiétudes sont toutes autres. Déjà en difficulté sur le plan sportif, avec une place de relégable (16e), le promu se retrouve confronté à des soubresauts au niveau de sa direction qui pourraient avoir de funestes conséquences.
Une situation qui découle en grande partie des récentes fusions opérées récemment, et qui ont amenées le club a être dirigé par plusieurs co-présidents (4 jusqu’à cet été). Tout semblait bien se passer, notamment sportivement avec une belle montée en National à la clé, mais des premiers signes d’inquiétude sont apparus avec le départ de l’un des coprésidents en juillet (Christophe Celdran) pas forcément en accord avec son homologue François Dussol.
Une nouvelle étape fut franchie en octobre dernier avec le départ d’un autre coprésident, Marc Vicendone, laissant cette fois-ci François Dussol seul aux manettes. Mais, comme nous l’explique Clément Labat-gest, journaliste à La Provence, « Le MGCB est une association. Le président n’a aucun pouvoir car il y a un comité directeur, un comité exécutif… Donc même si officiellement François Dussol semble avoir les pleins pouvoirs depuis octobre, ça ne représente rien ».
Mais ce dernier semble bien être au cœur des soucis actuels. Arrivé à Marignane avec la promesse d’apporter des fonds, il n’aurait pas forcément honoré sa partie au niveau de ce qui était annoncé. Les carences de trésorerie se sont étalées au grand jour il y a quelques semaines quand les salaires d’octobre d’une partie des joueurs et du staff ont mis plusieurs jours de retard avant d’être versés. Les défraiements liés notamment aux frais kilométriques, eux, n’ont carrément pas été payés avant le mois suivant.
« Lors de l’Assemblée générale du club la semaine dernière, le président n’était même pas là. Ce sont les anciens coprésidents qui l’ont menée et ils ont montré les comptes. C’est à ce moment-là qu’ont été prononcés les termes de dépôt de bilan. Là on ne sait pas si le club l’est vraiment déjà mais il a besoin d’argent c’est sûr. Il manquerait approximativement 300 000 euros. Des solutions externes sont donc désormais recherchées. », explique Clément Labat-gest.
Dans ce contexte de dissensions internes entre le président et les membres du comité directeur, et ce flou financier, la prochaine échéance devant la DNCG risque d’avoir des grandes conséquences. Prévu dans la première quinzaine de décembre, reporté une première fois déjà il y a quelques semaines car le président était malade, ce rendez-vous pourrait très bien déboucher sur des sanctions si rien n’est été réglé d’ici là.
Quelles conséquences ?
Et si par malheur pour les Marignanais, le club n’était plus en état de continuer et prononçait réellement son dépôt de bilan ? Les conséquences seraient également fâcheuses pour beaucoup d’autres clubs du championnat. Car si une fédération sportive ne peut exclure un club en cours de saison s’il existe toujours des perspectives de redressement (cette mesure étant la plus susceptible de porter atteinte au bon déroulement et à l’équité des compétitions), le règlement du National 2023-2024 dans son article 12 a tout de même prévu l’hypothèse. Et à partir du moment où la décision intervient avant les 5 dernières journées du championnat : « tous les buts pour et contre et les points acquis lors des matchs contre ce club sont annulés. »
Autrement dit, Le Mans perdrait le bénéfice de sa victoire lors de la journée inaugurale et se retrouverait amputé de 3 points. Tout comme Avranches, Villefranche, Niort ou le Red Star.
Dans ce scénario aujourd’hui fictif, les Sarthois retomberaient à la 11e place au classement, avec seulement 3 petits points d’avance sur la zone rouge. Autant dire que les cartes pourraient bien être redistribuées dans une moindre mesure. Réponse prochainement…
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