top of page
Design sans titre.png

Le Mans / FC Rouen : l’avant-match

  • 2 mai
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 mai

Trois points sont mis en jeu ce soir entre Manceaux et Normands au stade Marie-Marvingt. Si les uns ont abandonné leurs rêves de montée, les autres sont en perpétuelle quête de victoire. À trois rencontres de la fin de la saison 2024-2025, les Sang et Or peuvent se rapprocher, avec ce match, d’une Ligue 2 qu’ils convoitent depuis tant d’années.


Quand les premiers rayons chauds de soleil pointent dans le ciel, c’est le signe d'un renouveau dans le quotidien de tous les citoyens de France et de Navarre. Vient alors la saison des apéros, des journées plus longues, et aussi, des grands moments de football. 


Les amateurs du ballon rond peuvent profiter des finales de coupes européennes, des premiers frissons mercato, et aussi, des derniers sprints pour les podiums des différentes compétitions. On aime ça, les footeux, ces dernières journées de championnat. Entre copains, on se refait la saison, et on met nos billes sur ceux qui ont une chance d’accéder aux meilleures places du classement. Les derniers matchs au stade ne sont pas comme les autres. Entre le supporter d’une équipe qui a su gérer son maintien de justesse, et l’ultra qui voit son club rater de quelques points le titre de son histoire, le maillot est différent, mais la passion reste la même.


Les Sang et Or peuvent compter sur un public acquis à leur cause, et impatient de les voir dans la division supérieure | ©MickaBrn_Pix
Les Sang et Or peuvent compter sur un public acquis à leur cause, et impatient de les voir dans la division supérieure | ©MickaBrn_Pix

L’agenda de National ne déroge pas à cette règle universelle. On ne peut pas parler de situation exceptionnelle sans évoquer le cas du Nîmes Olympique, qui est à quelques unités de sombrer un peu plus dans son marasme. Ou encore de l’US Boulogne Côte d'Opale, promu de N2, qui a su réaffirmer son statut de club emblématique de la troisième division en se plaçant durablement dans le trio de tête. Parmi les 17 concurrents de National, l’équipe qui aura le plus marqué les esprits de tous se trouve peut-être dans les plaines sarthoises, quelque part entre le stade Marie-Marvingt et la pelouse de la Pincenardière. 


Oui, le parcours du Mans demeure exceptionnel. Surtout qu’il y a six mois, peu de monde aurait mis une pièce sur cette formation en proie aux doutes et à la médiocrité. Un chemin qui pourrait aboutir à une montée que les Sang et Or convoitent depuis tant d’années, seulement s’ils ne faillissent pas à Rouen


Les Normands étant au point mort dans le ventre mou, ils n’auront aucun scrupule à pousser les Manceaux à bout. Les derniers coups de sifflets seront décisifs pour tous : comme le dit la maxime populaire, “c’est à la fin du bal que l’on paye les musiciens”.



Le Mans : une éternelle quête


Tout a failli basculer à la 83’. Un carton jaune de M. Perpiñan pour Samuel Yohou, déjà sanctionné, ce qui lui vaudra son exclusion, a complètement chamboulé le déplacement des Sarthois au stade du Hainaut. Heureusement pour eux, le vieux roublard de l’équipe, Rabillard, a su se surpasser pour percer le mur nordiste quatre minutes plus tard, permettant aux Sang et Or de gagner sur la plus petite des marges. 


Alors on reprend son souffle, on retrouve sa lucidité, et on regarde avec du recul ce résultat. Que penser d’un match qui a été sauvé à quelques secondes du coup de gong final ? Certains le considèrent avec un œil défaitiste, en voyant ce bref succès comme un signe d’un manque d’efficacité offensive du groupe Sang et Or. 


Le Mans, une équipe peu productive vraiment ? Les chiffres, eux, ne mentent pas : depuis le début de la deuxième partie du championnat, le groupe de Vincent Burlet et de ses compères a inscrit la bagatelle de 28 réalisations, devenant ainsi une des équipes les plus efficaces d’un point de vue comptable. Pas de crainte à avoir de ce côté-là, surtout lorsqu’on connaît la diversité du panel offensif de Videira, comptant ainsi six joueurs avec plus de trois buts chacun.


"Rabi" a su faire jouer son expérience et son pied droit pour permettre au Mans de l'emporter face aux Valenciennois | ©focus_sports_photography
"Rabi" a su faire jouer son expérience et son pied droit pour permettre au Mans de l'emporter face aux Valenciennois | ©focus_sports_photography

S’il fallait retenir quelque chose de cette rencontre, c’est bel et bien la force mentale de nos joueurs. Car réussir à marquer à trois minutes de la fin, au-delà de la performance physique due aux crampes et à la fatigue, est quelque chose qui demande concentration, engagement et cohésion. Match après match, Le Mans montre qu’il possède ces qualités, qui sont prépondérantes dans la réussite des grandes équipes. La pression constante et puissante qu’impose le bloc manceau à ses adversaires est une des clés du “Videira ball”, ce qui lui permet d'annihiler les occasions adverses, et de trouver de larges espaces entre les lignes ennemies. 


Le coach de Valenciennes le dit lui-même : Le Mans est une équipe “difficile à jouer”, car elle met en place “une forte intensité dans le pressing” et fait preuve de beaucoup de “détermination”. Mais tout cela ne serait pas possible sans l’atmosphère qui règne autour du Mans FC, où supporters et joueurs sont en communion à chaque fin de match. Les Sarthois sont ainsi, non seulement récompensés par les résultats positifs de l’équipe, mais également par la ferveur populaire se dégageant des travées du stade Marie-Marvingt.


Un sacre dans le football ne se construit pas avec seulement quelques victoires, mais par l’habitude que prennent les joueurs de gagner. Dans cet exercice, la moindre brique manquante est un pas de moins dans la course au Graal. Perdre à trois matchs d’un événement historique du club est juste inenvisageable pour l’ensemble de la communauté mancelle. Gare donc aux équipes du milieu de tableau, qui n’ont plus rien à perdre (et à gagner) en cette fin de championnat.


Se relever peu importe la situation, jouer à fond jusqu'au bout du match : la force mentale du Mans est une des clés de son succès | ©focus_sports_photography
Se relever peu importe la situation, jouer à fond jusqu'au bout du match : la force mentale du Mans est une des clés de son succès | ©focus_sports_photography

Rouen peut ainsi devenir le caillou dans la chaussure si les Sang et Or n’appréhendent pas ce match avec détermination et sérieux. Ainsi, une défense privée de son indispensable Sam’ devra redoubler de vigilance face à des attaquants qui voudront montrer leur meilleur visage à l’approche du mercato estival. Distançant de seulement deux points les Boulonnais, et talonnant l’ASNL de quatre unités, la formation Sang et Or a bien compris une chose : la défaite ne fait définitivement pas partie des options possibles dans un sprint final qui n’acceptera aucun retardataire.



Rouen : au milieu de tout


Peu de choses ont changé entre le FC Rouen du 10 janvier, où Normands et Sarthois se sont quittés sur le match nul de 2-2, et celui qui se trouve aujourd’hui à la dixième place du championnat. Quel difficile exercice que de devoir faire le bilan de la saison, quand on est dans le ventre mou de National. 


Doit-on jouer au jeu du verre à moitié plein, ou à moitié vide ? Dans les deux cas, cette situation est toujours complexe pour toute formation, qui doit regarder en face les lacunes qui ont empêché l’équipe d’aller plus haut. Dans le cas de Rouen, où se situent ces manques ? Pourquoi ce monument du football français n’a-t-il pas su jouer son jeu dans un championnat rempli de surprises ?


Il est peut-être nécessaire de rappeler que les Rouennais n’ont pas débuté la saison en étant complètement sereins. Comme nous vous l’avions expliqué dans notre Tour de France, les Diables Rouges ont été sauvés de justesse d’une rétrogradation administrative grâce au rachat du club par l’homme d’affaires Tarkan Ser


Ils se retrouvent ainsi avec des contraintes budgétaires, et un effectif réduit. Des piliers capitaux de l’équipe comme Lamine Sy ont quitté le navire, laissant aux dirigeants un trou offensif à combler. Malgré un mercato intelligemment géré, c’est au tour de l’ancien manceau reconverti entraîneur, Maxime d'Ornano, de quitter le banc du stade Robert Diochon, au profit de Régis Brouard, nommé le 4 novembre après la défaite face à Dijon.


Pour les joueurs de Rouen, se hisser aux plus hautes places du championnat n’est plus seulement un défi, mais une nécessité. Hélas, la formation n’arrive pas à atteindre ses objectifs, notamment à cause de la fraîcheur de ce groupe qui doit composer entre arrivants et anciens. 

Les Diables Rouges peuvent déjà se réjouir d'avoir su maintenir une équipe qui était sur le point d'être rétrograder administrativement | © Instagram du FC Rouen 1899
Les Diables Rouges peuvent déjà se réjouir d'avoir su maintenir une équipe qui était sur le point d'être rétrograder administrativement | © Instagram du FC Rouen 1899

La faible cohésion a ainsi permis à leurs adversaires de percer l’arrière-garde normande, et déjouer l’organisation tactique de Régis Brouard. Preuve de sa faiblesse défensive : les Diables Rouges ont gardé leur cage vierge seulement huit fois en 29 journées, tandis que le Mans a su provoquer le clean-sheet douze fois cette saison.


Parce que sa marge de manœuvre est maintenant quasi-nulle, Rouen peut donc se contenter de jouer le match nul face au Mans, ce qui lui permettrait de ne pas trop fluctuer d’un point de vue comptable. Cependant, pourquoi se satisfaire de peu, quand on peut faire mieux ? Le groupe normand peut jouer un coup face au second de National, car il lui reste encore des ressources. Ils peuvent voir dans cette quête de la victoire, deux intérêts. 


D’une part, cela offrirait au groupe de Brouard d’engranger quelques points, certes d’orgueil, mais pas inutiles quand on sait que les positions à quelques jours du dernier coup de sifflet final peuvent rapidement changer. Et de l’autre, cela permettrait de freiner la dynamique fulgurante du Mans


Les Rouennais, n’ayant plus d’objectif pour cette saison, peuvent maintenant se concentrer sur la chute de leurs adversaires : il faut bien légitimer le maléfique surnom de “Diables Rouges”. 



Les joueurs à suivre


Puisque la fin de la saison approche, il serait temps de faire la revue des tous les atouts qui ont fait le succès du Mans. Parmi eux, on compte un redoutable tandem qui fait frémir toutes les arrières-gardes de National : c’est le duo Dame Gueye - Arnold Vula. Réalisateurs à eux seuls de 20 buts, ils font partie des acteurs majeurs du plan de jeu de Coach Videira


Que ce soit par la fougue de Vula, 5ème au classement des meilleurs buteurs de National, ou la précision de Gueye, elle permet de concrétiser face aux buts, la pression que mettent les Sarthois sur leurs adversaires. Le staff Sang et Or peut aussi compter sur un vieux de la vieille, Antoine Rabillard, qui permute parfois dans le duo, et qui permet d’amener de l’expérience dans l’exercice offensif du Mans


Suivre l’activité de la nébuleuse offensive mancelle permet de prendre la température d’un groupe, qui depuis plusieurs mois, met tous ses efforts pour aller vers la gagne et la victoire.


Le joueur de 26 ans compte à lui seul 11 buts inscrits, ce qui fait de lui le meilleur buteur du Mans | ©MickaBrn_Pix
Le joueur de 26 ans compte à lui seul 11 buts inscrits, ce qui fait de lui le meilleur buteur du Mans | ©MickaBrn_Pix

Les Rouennais peuvent compter sur le retour d'un enfant de la Sarthe, Paul Lehoux. Arrivé en juillet dernier en provenance du Mans FC, son club formateur, le défenseur central rouennais a souvent été embêté par les blessures, notamment à la cheville. Joueur clé de la défense normande en début de saison, le retour de Paul à la maison sera forcément scruté par les supporters manceaux.


Privés de leur doublette Benkaïd-Abi, les Diables Rouges devront se reposer sur Letono Mbondi, Ferrah ou encore Mbock. Le dernier cité réalise une saison convaincante pour sa première à ce niveau. Formé à Monaco, l'ailier de 25 ans connaît bien la région puisqu'il a évolué du côté du SCO d'Angers (2019-2023) avant de rejoindre l'US Créteil-Lusitanos (2023-2024). L'été dernier, il a rejoint la côte normande et ainsi découvrir le National. Utilisé comme joker, Jason est le véritable couteau suisse du FCR puisqu'il peut évoluer sur les deux côtés, mais également piston, ailier ou encore arrière. En l'absence des deux artilleurs rouennais, l'ancien monégasque aura un coup à jouer sur cette dernière ligne droite.



Les groupes


Le Mans FC : Hatfout, Kocik - Burlet, Eyoum, Lamgahez, Matumona, Ouchen, Ribelin, Voyer - Bernardeau, Lauray, Oudjani, Quarshie, Rossignol - Diliwidi, Gueye, Oggad, Rabillard, Vula 


Absents : Amir, Boissé, Dekoke, Delbecque, Nonnenmacher, Tronchet (choix/réserve) - Colas, Olery (soins/réathlétisations) - Yohou (suspension)


Entraîneur : Patrick Videira


FC Rouen : Royes, Termperton - Ait Moujane, Bassin, Goprou, Kabongo, Lehoux, Mion, Sanson - Abdelmoula, Allée, Benzia, Bezzekhami, Ferrah - Letono, Mbock, Ndeke


Absents : Faye, Gomis, Haimoud, Touré (choix) - Abi, Deschamps, Maraval, Ouadah (soins/reprise) - Bouzamoucha (suspension) - Benkaid (raison personnelle)


Entraîneur : Régis Brouard



L'œil de la rédac'


Devant plus de 10 000 spectateurs, les Manceaux seront attendus ce soir au Stade Marie-Marvingt. Les yeux seront rivés sur la prestation des joueurs de Patrick Videira, mais une partie du regard sera également tourné vers la Côte d'Opale où l'USBCO (3e) reçoit un Sochaux déjà en vacances... Hormis l'absence de Yohou, buteur contre Nîmes lors de la dernière réception, le groupe est complet et Videira pourra compter sur ses hommes forts. Une équipe en pleine confiance qui sort d'une belle victoire à Valenciennes.

Face à eux, des Rouennais déjà en vacances, privés de Benkaïd et ses 15 pions ou encore Charles Abi, buteur à 4 reprises sur les trois dernières rencontres, le déplacement en Sarthe s'annonce coriace. Néanmoins, il faut toujours se méfier des équipes qui ont plus rien à jouer...

Si les Manceaux restent sérieux et appliqués, une victoire pourrait se dessiner, elle sera peut être pas aussi large que celle de Nîmes mais du moment qu'on puisse rajouter trois points dans la besace, on prend !

Comentários


bottom of page