Le Mans - Red Star : étoile rouge dans le ciel sarthois

il y a 2 jours
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Les Sarthois reçoivent cet après-midi les Audoniens dans un duel entre deux formations du top 10 de Ligue 2. Une rencontre où chacun cherchera à faire basculer l'autre, pour garder sa place dans le haut de classement.

Le Mans : la régularité comme mot d’ordre

Il n'a démarré que trois matchs comme titulaire et pourtant, vous l'avez nommé joueur du mois d'octobre. Vous aurez reconnu William Harhouz, un joueur qui n'est pas (encore) le plus haut dans la hiérarchie des attaquants, mais qui sait marquer les esprits lors de ses apparitions. L'attaquant sarthois est à l'image de son club : surprenant à chaque match, mais qui construit brique après brique sa place dans le championnat.

Face à Nancy, les Sang et Or ont su trouver le chemin de la victoire, et ainsi consolider leur place parmi les dix premiers du classement. Même si la réception de Nancy ne fut pas le match où l'attaque mancelle s'est le plus exprimée, elle a su prouver une chose : dans ce retour en deuxième division, Le Mans a décidé de jouer la carte de la stabilité et de la régularité pour assurer son maintien avant la fin de saison. Une stratégie payante, puisque depuis huit rencontres, les camarades de Rabillard n'ont connu aucune défaite, et ont même fait de jolis coups, comme la neutralisation du leader troyen ou encore la victoire 3-2 à Geoffroy-Guichard.

Si la machine sarthoise semble si bien tourner, c'est avant tout parce que Videira a su construire, engrenage par engrenage, une véritable machine à broyer leur adversaire. Ainsi, la défense à trois, qui était la saison dernière en phase de construction, s'engage petit à petit dans un processus de consolidation et affiche de bonnes performances, avec seulement cinq buts encaissés en cinq rencontres, ou encore le bon chiffre de quatre clean-sheets depuis le début de la saison.

Si l'on se concentre sur le milieu de terrain, on remarque un certain turn-over au centre, notamment dû à la longue blessure de Jean Vercruysse. Cela a notamment permis à de faire jouer de jeunes éléments qui ont fait leurs preuves en réserve, comme avec l'entrée d'Izhak Hammoudi lors de la réception de Nancy. Cette absence ne compromet donc en rien les ambitions du Mans FC, qui peut notamment compter sur ses milieux latéraux, Buades et Calodat, deux éléments essentiels dans la réalisation de la tactique mancelle.

Enfin, comment ne pas parler des nos attaquants ? Le quatuor Rabillard-Gueye-Colas-Harhouz, qui permet d'alterner régulièrement et d'éviter un surmenage, est la pointe de la flèche sarthoise et concrétise l'intense pression mise en place par le bloc manceau. Avec dix réalisations à eux quatre, l'avant-garde Sang et Or n'est peut-être pas celle qui inflige des scores fleuves à ses adversaires, mais elle sait taper juste, pour garantir sa victoire sans épuiser ses effectifs.

Ainsi, Le Mans n'est pas un promu comme un autre. Même s'il n'a pas les prétentions de monter directement en Ligue 1, le club a de bonnes chances de se maintenir s'il conserve le même capitaine à la barre, un cap de navigation similaire tout en gonflant ses rangs avec des joueurs d'expérience ou de jeunes talents. Face à son adversaire francilien, les Sang et Or doivent appliquer la même méthode qui avait amené à la victoire sur le terrain stéphanois : un alliage de créativité et de rigueur dans l'organisation, le tout organisé de figures fédératrices comme Samuel Yohou ou Edwin Quarshie. Le groupe manceau a tout à gagner à jouer jusqu'au bout cette rencontre qui, quelque soit le résultat, permettra au Mans de se renforcer pour gagner plus dans la suite de la saison.

Red Star : l'étoile rouge ne s'éteint jamais

Depuis longtemps maintenant, le foot-business semble être la norme dans notre sport bien-aimé. Les clubs, détenus par des investisseurs aux portefeuilles bien garnis, cherchent davantage à assurer leur bilan financier que sportif, et la passion semble se diluer dans les flots de juteux contrats. Pourtant, un irréductible blason semble résister encore et toujours à la mainmise de l'argent, bien que son rachat par le groupe américain 777 Partners en 2022 entache quelque peu sa réputation d'équipe "anti-système". Un club de banlieue atypique, doté d'une aura populaire, et au parcours profondément ancrée dans l'histoire du football français : bienvenue à Saint-Ouen, bastion du mythique Red Star FC.

Les joueurs audoniens savent qu'ils ne portent pas un maillot sans valeur. Que ce soit grâce au Stade Bauer ou même avec ses ultras survoltés, Le Red Star est un OVNI dans le paysage sportif, et son parcours n'échappe pas à la règle. Après dix ans où le club faisait l’ascenseur entre la Ligue 2 et National, le Red Star parvient enfin depuis la saison dernière à obtenir une certaine stabilité. Deuxième du championnat, les hommes à la tunique rayée verte et blanche font une entrée fracassante dans ce début de saison, avec 26 points pris en treize matchs, soit une moyenne de deux par rencontre.

Sixième meilleure attaque de Ligue 2, la formation francilienne se forge match après match une solide place sur le podium. Avec son 3-5-2 efficace et ses offensifs très efficaces (le duo d'attaquants est à dix réalisations), le Red Star se place aujourd'hui comme un candidat sérieux pour la montée. Cependant, pour prétendre entrer dans le saint des saints du football, la Ligue 1, un club doit chercher à gagner face à tout le monde, même devant ses adversaires directs.

Or, le club à l'Étoile n'a pas su conclure avec brio contre les actuels locataires du top 5 du classement. Son bilan est de "seulement" une victoire contre Saint-Étienne (4e), et surtout une lourde défaite 3 à 1 face à Troyes (1er) ou un nul contre Montpellier (3e). Plus récemment, les hommes de Grégory Poirier ont subi une forte débâcle 3 buts à 0 après le déplacement à Dunkerque (7e) : un événement qui fait exception dans la bonne série du club, mais qui pourrait peut-être montrer quelques signes de faiblesse naissants.

Les Audoniens sont donc logiquement en position de force dans ce duel face aux Manceaux. Son positionnement au classement et sa structure sportive sont des atouts qui permettent à l'équipe de Seine-Saint-Denis de se déplacer sans grande crainte. Cependant, les joueurs du Red Star doivent tout de même se méfier de ces promus qui savent taper là où il faut, comme avec la victoire contre les Stéphanois 3 à 2. Même si les camarades de Gaëtan Poussin rêvent de la première division la tête dans les étoiles, ils devront veiller à ne pas s'y perdre, sous peine de voir leur retour les pieds sur Terre compromis par des Sang et Or qui ne se feront pas prier pour monter dans les hauteurs du classement.

Les groupes

Le Mans : Hatfout, Kocik - Cossier, Eyoum, Ribelin, Voyer, Yohou - Hammoudi, Lauray, Quarshie, Robin, Rossignol - Buades, Calodat, Colas, Gueye, Harhouz, Rabillard

Absents : Abanda, Boissé, Caro, Delbecque, Guillaume, Luvambo, Oggad (choix) - Cissé, Gomes, Vercruysse (soins)

Entraîneur : Patrick Videira

Red Star : non communiqué par le club

Entraîneur : Grégory Poirier

Les joueurs à suivre

Sa présence est indissociable des réussites du Mans FC. Samuel Yohou n'est pas seulement le défenseur indéboulonnable dans le plan de jeu de Videira : c'est également un leader incontesté dans le groupe manceau. Fort de ses 34 ans, l'ex-joueur du Paris FC et de la réserve strasbourgeoise est une véritable pieuvre, qui cherche à partager son expérience au reste de l'effectif. Que ce soit en parlant aux journalistes en fin de match, ou en allant célébrer avec les supporters manceaux, le central sarthois représente son équipe avec brio, en symbolisant cette force mentale et cette abnégation qui font la force du Mans. Toujours aussi présent dans les duels, toujours aussi généreux dans son jeu défensif, Sam' Yohou est un pilier fondamental du Videira ball, qui répond toujours présent quelque soient les événements.

Cet après-midi, les supporters manceaux auront surtout à garder dans le coin de l’œil un seule chose : c'est le maillot vert et blanc floqué du numéro 7. Numéro 7, comme son total de buts : Damien Durand est clairement l'élément le plus dangereux de l'effectif audonien. Joueur d'expérience (30 ans), son parcours est intimement lié au football francilien, avec des passages au CO Les Ulis ou encore le FC Morangis. Présent depuis 2020 au club, Durand est un cadre dans le XI de Grégory Poirier, autant capable de fédérer un groupe que de s'illustrer personnellement face aux cages adverses. Nicolas Kocik et son arrière-garde devront donc redoubler d'attention pour ne pas voir sa série d’invincibilité brisée.

À noter également que certains visages du Red Star FC ne seront pas inconnus pour les fidèles du Mans FC. Ainsi, les deux portiers audoniens, Gaëtan Poussin et Quentin Beunardeau, font leur retour en terres sarthoises, eux qui ont y été formés et qui ont même fait partie de l'équipe première, dans le cas du deuxième gardien. Les supporters Sang et Or retrouveront aussi avec nostalgie l'ancien capitaine manceau Pierre Lemonier, arrivé au club en 2017 et parti en 2021 : un ancien cadre de la maison, que l'on apprécie toujours revoir, même s'il ne porte plus la tunique de Manceaux.

L’œil de la rédac’

Le match de cet après-midi sera tout sauf une balade de santé. Bien que les Manceaux soient sur une excellente dynamique de première partie de saison, ils devront se confronter à des Audoniens très solides, capables de faire des dégâts dans les derniers mètres de jeu. Pour autant, est-ce une raison de perdre espoir ? Le succès contre Saint-Étienne nous a prouvé une chose : en Ligue 2, les leaders d'hier ne sont pas forcément les gagnants d'aujourd'hui. Alors, conscients de leurs forces, les Sang et Or savent qu'ils ont tout à gagner dans ce championnat qui ne leur fera pas de cadeau. Ce sera un duel serrée, où les deux protagonistes vont sûrement se rendre coup pour coup : la Tribune Mancelle pronostique donc une issue victorieuse mais de peu pour nos Manceaux, 2-1 ou 3-2.