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Dylan Le Mée : "Stéphane Rossi a rempli l'objectif qui lui a été demandé"

  • 8 mai
  • 6 min de lecture

Comme chaque année, la Zone Mixte de la Tribune Mancelle poursuit son tour des terrains adverses. Le principe ? Interviewer une personnalité qui connait bien le prochain adversaire du Mans FC pour obtenir son analyse sur l'équipe et le match à venir.



Le rideau s'apprête à tomber sur le championnat National ! Pour cette avant-dernière journée, Le Mans FC, actuellement près de la ligne d'arrivée l'emmenant vers la montée, affronte un Concarneau, maintenu mais souhaitant bien finir. Pour cette ultime Zone Mixte, le journaliste breton, Dylan Le Mée, fait le point sur le retour des Thoniers en National.



Bonjour Dylan, pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter ?


Bonjour les Manceaux, je suis Dylan Le Mée, journaliste du Ouest-France. Je couvre l'actualité de l'US Concarneau depuis 2022, date de mon arrivée dans le Finistère.


Le Stade Guy-Piriou a connu un petit lifting ces derniers mois pour répondre aux exigences de la Ligue 2. Peux-tu nous en dire plus sur les travaux réalisés ?


Quand l'US Concarneau est monté en Ligue 2 en 2023, les Thoniers n'ont pas pu évoluer dans leur stade, qui ne respectait pas les normées imposées. Ils ont dû se délocaliser dans différents stades : à Guingamp, Lorient, Rennes ou encore Brest. Cela a poussé la mairie a investir plusieurs millions d'euros pour rénover le stade.


Ce projet n'est pas inconnu à Concarneau, puisque cela faisait des années que le dossier était ouvert, mais la montée en Ligue 2 a été l'élément déclencheur. Ainsi, pour éviter de revivre cette situation si le club venait à accéder à nouveau à la L2, la tribune située en face de la présidentielle a donc été rénovée pour répondre aux normes. Il n'y a plus de spectateurs debout derrière le pourtour : tout le monde est désormais assis, conformément aux règles de sécurité.



Cette saison, en National, l'USC a joué avec une jauge réduite (environ 2700 spectateurs). Avec la nouvelle tribune, la capacité va grimper à 3600 places. Avant les travaux, l'affluence pouvait atteindre 6200 spectateurs (comme face à Guingamp en Coupe de France). Les travaux devraient être terminés pour le début de la saison prochaine.


Mais il y aussi toute la partie "invisible" : beaucoup de gens critiquent l'utilisation d'argent public pour un stade, mais un club professionnel doit répondre à des exigences précises. Par exemple, il faut une vraie tribune presse, équipée, pour accueillir des journalistes venus de toute la France, un PC Sécurité, obligatoire en Ligue 2 mais pas en National ou encore des aménagements pour accueillir des supporters adverses en toute sécurité. Ce sont plein de petites contraintes et qu'on ne voit pas mais qui modernisent le Stade Guy-Piriou.


Cette saison, le club concarnois est souvent ciblé pour le prix du parcage visiteur jugé trop cher. Avec un tarif à 9€ contre 5€ dans les autres stades (sauf Paris 13), la colère des supporters adverses est-elle légitime ?


C'est un sujet épineux. Mais il faut savoir que cette politique tarifaire de l'US Concarneau envers les supporters adverses est conforme au règlement. En National, le prix d'une place en parcage visiteur ne peut pas dépasser le prix le plus bas pratiqué en grand public. De ce fait, l'US Concarneau estime que ses propres supporters ne doivent pas payer plus cher que les visiteurs. Un supporter de l'USC peut dépenser plus, il est libre mais un autre, avec moins de moyens, ne doit pas payer qu'un supporter adverse.



Contrairement à d'autres championnats, il faut savoir qu'il n'y a pas d'accord d'établi entre la FFF et les clubs de National concernant la tarification des places. Je comprends la colère des supporters car il y a une peur que cette hausse de prix se répercute dans d'autres stades. Le coût de déplacement d'un supporter sur une saison ne fait qu'augmenter : ce n'est pas que le billet, mais aussi le transport, parfois l'hébergement. Leur réaction est compréhensible.


Comme souvent après une descente, l'adaptation n'est pas simple. Cette saison, Concarneau a eu du mal à se faire une place dans ce championnat en luttant pour le maintien. Quel bilan tires-tu de ce retour en National ?


Concarneau a réussi à remplir son objectif : se maintenir en National et éviter la double descente, ce qui peut arriver et mettre un club en danger, voire entraîner sa disparition. Aujourd'hui, le club concarnois n'a ni les infrastructures, ni le budget pour remonter et s'assurer une place pérenne en L2.


Avant le début de la saison, le contexte était clair : nouveau coach, nouvel effectif avec 17 arrivées Il fallait que la mayonnaise prenne. Peut-être que ça a pris trop vite au départ, ce qui leur a coûté la montée. À un moment, la sonnette d'alarme a été tirée face aux résultats. Mais au final, c'est un bilan positif avec un maintien assez confortable. Stéphane Rossi, l'entraîneur, a rempli l'objectif qui lui a été demandé. Il faut pas rentrer dans la comparaison avec l'ancien coach, Stéphane Le Mignan, qui avait peu de moyens et pour qui la montée en Ligue 2 relevait de l'exceptionnel.


Malgré les difficultés, l'US Concarneau a pu s'appuyer sur de solides atouts, notamment offensifs (4e attaque avec 42 buts). Milieu central, Baptiste Mouazan s'est particulièrement illustré avec 9 réalisations. Est-ce un joueur clé que Le Mans devra surveiller de très près ?


Absolument, Baptiste Mouazan réalise une très bonne saison. Il a su allier contenu de match avec statistiques, cela devrait lui permettre de passer un cap et rejoindre un club d'un niveau supérieur. Mais, pour moi, ce n'est pas forcément le joueur le plus déterminant, car il ne joue pas à son vrai poste. D'autres profils qui sont tout aussi intéressants.


Notamment les latéraux, essentiels dans le système de Rossi. C'est une des équipes qui centre le plus avec Rayan Bamba (prêté par Rennes. Quand il s'est blessé, Baptiste Echeverria a dû pallier le remplacer, mais il centrait moins et l'équipe était moins bien. Depuis son retour, Bamba est monté en puissance, notamment contre QRM où il a été impressionnant physiquement.


On peut aussi citer l'activité de Rayan Touzghar au milieu de terrain et à conjuguer avec celle de Maxime Etuin. Sans oublier Stanislas Kielt, qui possède une vraie qualité technique et une belle vision du jeu. C'est un ensemble de joueurs qui a permis à l'US Concarneau de bien finir la saison.


Un ancien manceau figure dans les rangs de Concarneau depuis 2021 : Maxime Etuin. Quelles sont ses qualités qui font de lui un élément important de l'équipe au fil des années ?


Aujourd'hui, Maxime Etuin a l'expérience du National avec de nombreux matchs derrière lui (plus d'une centaine). Il est indiscutable dans l'entrejeu et a été l'un des meilleurs concarnois cette saison. Quand il était blessé ou à peine revenu, ça se ressentait sur l'équipe. Il a un volume de jeu énorme, capable de répéter de nombreuses courses, c'est un un vrai bagarreur.


L'ancien manceau Maxime Etuin est un véritable leader à Concarneau | © US Concarneau
L'ancien manceau Maxime Etuin est un véritable leader à Concarneau | © US Concarneau

Il peut aussi se transformer en récupérateur, comme quand il a remplacé Thibault Sinquin dans ce rôle de numéro 6. Il a un très bon pied, une belle qualité de passe et de frappe. C'est un joueur très important de l'US Concarneau, autant sur le terrain que dans le vestiaire, un vrai meneur d'hommes. Si demain, on me confiait la mission de monter une équipe avec des moyens, je prends Maxime Etuin sans hésiter. Il coche toutes les cases.


Maintenu sportivement, Stéphane Rossi déclarait mi-avril vouloir terminer la saison invaincu. Pour la dernière à Guy-Piriou, la mission sera d'embêter les Manceaux. A quoi peut-on s'attendre dans cette affiche ?


Je pense qu'on verra un Concarneau libéré, comme on a pu le voir contre Quevilly-Rouen. Libéré de la pression du maintien, maintenant qu'elle est acquise, les joueurs vont vouloir se mettre en valeur pour remplir des objectifs de carrière : certains sont en fin de contrat, d'autres en prêt et vont vouloir marquer les esprits avant de retourner dans leur club. D'autres, même sous contrat, pourraient partir.


Concarneau ne jouera pas en dilettante, il y a l'enjeu et l'envie d'embêter une équipe qui veut monter en Ligue 2. Et aussi une petite revanche, non pas contre Le Mans FC mais par rapport à leur prestation au match aller. Je pense qu'on aura un beau match de football avec des buts.


On finit par l'ultime question et le traditionnel prono !


Pour aller dans le sens de la question précédente, je vois bien un 2-2. Concarneau va jouer libéré et voudra finir la saison invaincu. Malgré tout, je ne vois pas Le Mans perdre car c'est important pour eux de ne pas subir de défaite.


Nous remercions Dylan Le Mée d'avoir accepté de répondre à nos questions. Vous pouvez le retrouver sur X.


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