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Xavier Martel : « L’effet de surprise n’y est plus »

Dernière mise à jour : 19 oct. 2023

Le nouvel épisode de la Zone Mixte de La Tribune Mancelle nous emmène dans le Sud ! Son principe? Interroger une personnalité qui connait bien le prochain hôte du Mans FC, afin d'avoir son analyse sur l'équipe et le match à venir.


Équipe révélation du dernier championnat, le FC Martigues reçoit les Sarthois au stade Francis-Turcan pour le compte de la 9e journée du championnat. Pour en apprendre un peu plus sur le club martégal, nous avons interrogé celui qui commente les rencontres de l'autre club Sang & Or pour le compte de FFFtv, Xavier Martel.




Bonjour Xavier, avant de parler du FC Martigues, une question plus personnelle d'abord : comment devient-on commentateur pour FFFtv ?


Bonjour, je suis effectivement le commentateur pour FFFtv pour le FC Martigues et Marignane-Gignac-Côte Bleue. A la suite de mes études à l’Institut Européen de Journalisme, j’ai eu la chance une fois d’être invité sur le plateau d’une télévision locale qui n’existe plus à l’heure actuelle, TV Sud Provence. Sur le plateau, Sylvain Poncet, qui dirigeait Padawan Productions cherchait un commentateur pour des rencontres de Coupe Gambardella, de CFA et de National. C’est lui qui m’a lancé sur la plateforme FFFtv.


Il y a quelques années, j’ai aussi eu l’honneur et le privilège de commenter l’Olympique de Marseille pour la chaîne du club. J’étais à l’Orange Vélodrome à domicile et au centre Robert Louis-Dreyfus pour les rencontres à l’extérieur. L’an passé, j’ai commenté la formidable épopée du FC Martigues qui a échoué d’un rien à la Ligue 2, une saison exceptionnelle en compagnie de mon binôme Yohan Ezzedine qui a une place plus que prépondérante pour moi.


Justement, comment se passent les relations avec le club quand on est le "commentateur attitré"?

Le 19 août 2022 démarre l’aventure avec le FC Martigues en National face au SO Cholet. Avec Yohan, nous sommes reçus d’une manière extrêmement chaleureuse de la part de Camille Nersessian, la chargée de communication, d’Alain Nersessian, le président du FC Martigues, et de Majid Saidi, le Team Manager du club que j’avais eu la chance de côtoyer lorsque je commentais Consolat en National. Une proximité quasi immédiate s’est installée entre notre équipe de production et le club. A titre personnel, j’ai été mis dans des conditions idoines pour être à l’aise, pour commenter sans me soucier de quelconque aléa autour. De plus, les bons résultats du FCM ont facilité la saison avec une joie de se retrouver toujours plus présente chaque vendredi. Le président Nersessian est vraiment heureux de nous retrouver avec Yohan chaque vendredi et c’est un luxe d’être autant apprécié par un dirigeant de club.


Xavier Martel, ici à droite aux côtés de Yohan Ezzedine | © Xavier Martel

Sur le plan plus professionnel, j’ai fait le choix de ne pas prendre parti. Avec mon accent du sud, que je ne peux pas retirer (rires), les personnes pourraient avoir tendance à croire que je vais favoriser le FC Martigues. Mais pas du tout. Je préfère avoir des commentaires sensés et autant m’enflammer sur un but de Sochaux, de Cholet, d’Epinal que sur une réalisation d’Amine Hémia ou de Foued Kadir.


« Personne n’aurait misé un centime sur une telle épopée des Provençaux »

Revenons maintenant sur cette saison passée, où Martigues, promu, termine à la 4e place à 2 points du 1er. Avec le recul, quel est le sentiment qui prédomine côté martégal: la fierté d’un bel exercice ou le regret d’avoir raté de peu la montée ?


A la fin du match contre Versailles le 26 mai dernier, les visages étaient fermés et la déception se lisait sur tous les visages. Autant d’efforts, de sacrifices, pour échouer à la quatrième place. Le contraste était saisissant entre la joie des matchs antérieurs et le constat d’échec malgré la victoire 4-3 face à Versailles lors de la dernière journée.


Cependant, quelques semaines plus tard, j’ai assisté au match amical de Martigues face à Grasse au stade d’Honneur de Mallemort. Nous avons longuement échangé avec le Président Alain Nersessian. Je pouvais voir la fierté sur son visage d’avoir amené le FCM, tout juste promu de N2 aux portes de la Ligue 2. Personne n’aurait misé un centime sur une telle épopée des Provençaux. Le Président avait un regret et c’est ce dernier qui m’a touché. Il aurait aimé offrir la Ligue 2 à Foued Kadir qui a tout donné pour ce club. Il était plus déçu pour Foued Kadir que pour lui.


Quel premier bilan tirez-vous du début de saison du club (2V, 4N, 2D) ? Est-on plutôt satisfait en interne ?

La saison dernière a été exceptionnelle pour les Martégaux. Malheureusement, cette saison, le FCM a du mal à marquer et le bilan comptable est moins bon que la saison passée. L’effet de surprise n’y est plus et les absences de Foued Kadir et Jérémy Aymes ont pesé dans la balance. En interne, je suis persuadé que le président Nersessian n’est pas inquiet. Cependant, Romain Montiel n’a pas encore ouvert son compteur par exemple, ça ne saurait tarder au vu de la qualité du joueur. Avant d’affronter Le Mans, Martigues est 7e avec seulement un petit point d’avance sur la zone de relégation et à cinq points du Mans. Ce championnat est tellement homogène. Si une équipe aligne 2-3 victoires de rang, elle est rapidement dans le top 3.


L’effectif a peu évolué depuis la saison passée. Ça joue comment tactiquement cette saison ? Y a-t-il une patte Poirier ?


L’effectif a légèrement bougé. Martigues a réussi à conserver ses cadres à l’image de Jérémy Aymes, élu meilleur gardien de National la saison dernière, Yanis Zouaoui, présent dans l’équipe-type, Amine Hémia, Foued Kadir, Karim Tlili ou encore Romain Montiel. La grosse perte se nomme Zakaria Fdaouch qui a quitté la Venise Provençale pour le DFCO qui lui a offert son premier contrat professionnel sans oublier Lassana Diakhaby qui s’est engagé avec le FC Versailles.


Le club s’est renforcé avec les arrivées de Leandro Morante, de Milan Robin, de Gaëtan Missi Mezu, Ylan Gomes ou encore Ilyes Najim sans oublier le colosse Rudolf Turkaj qui ne va pas tarder à faire ses premiers pas à Turcan. Cependant, les équipes connaissent le FC Martigues à présent. Le phénomène de surprise n’est plus trop présent, qui plus est avec toutes les analyses vidéo qui sont réalisées par l’ensemble des clubs de N1 ou presque.



Tactiquement, Grégory Poirier s’appuie sur un 4-3-3 avec une pointe basse au milieu de terrain, deux milieux relayeurs et un trio en attaque qui n’hésite pas à permuter même si le plus souvent Karim Tlili évolue à droite, Romain Montiel dans l’axe et Ilyes Najim voire Amine Hémia jouent côté gauche. Pour le moment, le FCM n’a pas réussi à remplacer Fdaouch en ce qui concerne l’impact player et la capacité à déstabiliser l’adversaire en un contre un qui était la grande force de l’ancien joueur de l’US Saint-Malo. Grégory Poirier amène sa philosophie de jeu, sa hargne, son envie de gagner qui est communicative dans les tribunes. Tout Turcan est derrière lui. C’est un entraîneur entraînant qui a les faveurs de ses dirigeants, de son public. Tous veulent l’amener le plus haut possible. Il passe cette année son BEPF à Clairefontaine. Le président Nersessian a été le premier heureux de sa nomination à la formation en avril dernier.

« Ce match sera le véritable révélateur pour la saison des Martégaux »

Le FCM possède quelques anciens Manceaux dans ses rangs: Jérémy Aymes, Romain Montiel et Raphaël Calvet. Un mot sur le début de saison de ces hommes ?


Jérémy Aymes a manqué 3 matches en ce début de saison à la suite d’une blessure au visage. Romain Cagnon a parfaitement assuré l’intérim mais le fait d’avoir le meilleur gardien de la saison dernière marque forcément les esprits dans les têtes des attaquants adverses. Le N°30 du FCM a réalisé une magnifique saison à l’image de tous ses coéquipiers. C’est la force tranquille du groupe, il a toujours un mot gentil pour tous y compris pour nous. Il n’hésite pas à venir nous saluer avant les rencontres même s’il est très concentré. C’est forcément appréciable.


Raphaël Calvet a moins joué la saison dernière mais il retrouve, cette année, peu à peu une place de titulaire au sein de la défense centrale. C’est un leader du fait de son expérience. Vous n’êtes pas capitaine des Bleuets des U16 jusqu’aux U20 pour rien.


Pour le moment, Romain Montiel manque de confiance. L’an passé, il a inscrit 9 buts. Cependant, son travail dos au but et sa position de pivot est très précieuse dans le collectif de Greg Poirier. Il lui manque seulement un petit but pour relancer la machine et croyez-moi il sera par la suite inarrêtable. C’est un joueur qui a le foot dans les veines. Il n’hésite pas à se sacrifier pendant le match pour créer des espaces autour de lui. Ça doit être un pur plaisir d’évoluer avec un tel joueur. Humainement, il respire la bonne humeur à l’image de son équipe qui est très unie. Cela se ressent sur et en dehors du terrain.


Romain Montiel, joueur à suivre côté martégal | © Michaël Palop

Quel est le joueur martégal dont il faudra absolument se méfier vendredi d’après vous ?


Le joueur à suivre sera Romain Montiel justement. J’ai un pressentiment concernant son compteur but. Il va vouloir monter à tout le stade Francis-Turcan qu’il est là pour aider l’équipe et marquer des buts. Je pense qu’il va être étincelant. J’ai également envie d’ajouter Amine Hémia qui a été rayonnant la saison passée mais qui a été freiné par une blessure. Ce match face au Mans sera le véritable révélateur pour la saison des Martégaux.

Parlons un peu du stade et de son public. Est-ce que Francis-Turcan est un écrin auquel les Martégaux restent très attachés ?

Quand vous entrez à Turcan, vous sentez le passé du club qui a connu la Division 1 avec notamment l’équipe de 1994-1995 avec les Eric Durand, Didier Tholot, Ali Benarbia, David Mazzoncini, Didier Dubois et consorts. Il n’y a pas qu’eux bien entendu mais ce club a une histoire et cette histoire est connue et chérie par tous les Martégaux. Le Stade Francis-Turcan est le lieu pour se remémorer les magnifiques années mais aussi les moments plus douloureux. L’attachement est total et les supporters les plus fidèles comme Alain Evesque pour ne citer que lui sont présents très tôt pour ne pas rater une miette de l’événement.


Le 26 mai dernier ressemblait au 26 mai 1993 lorsque l’OM a gagné la Ligue des champions face à l’AC Milan, toute proportion gardée bien évidemment. Face à Versailles, TOUS souhaitaient un faux pas de Concarneau et de Dunkerque pour fêter la montée en Ligue 2. Le stade était comble, la tension à son maximum. Les voix et les cris résonnaient dans l’enceinte. C’était fabuleux. La saison a été sensationnelle et l’apothéose aurait pu être magique.


Sur le plan de l’engouement, le public se déplace plus par rapport à la saison passée. Le président Nersessian souhaite jouer les vendredis soir pour amener les supporters au stade. Je sais qu’il était très déçu mais surtout triste par exemple de jouer le 4 septembre dernier face au Red Star, jour de la rentrée des classes… Avec en plus une défaite à la clé (0-1). Mais il est clair que lorsque l’Olympique de Marseille et le FC Martigues jouent en même temps, le public de Turcan est très maigre.


« Ramener le FCM dans le monde professionnel est le rêve inavoué »

Comme Le Mans dans la décennie 2000, le FC Martigues a également connu une parenthèse dorée en évoluant quelques saisons en L1 dans les années 1990… La nostalgie existe-t-elle encore côté FCM de cette période ?


La nostalgie est présente lorsque certains joueurs reviennent dans les tribunes de Francis-Turcan. Encore une fois, le FCM ne peut pas passer à côté de son Histoire. Les murs sont peints des folles épopées martégales avec les principaux moments du club. Les joueurs, les adversaires, sont plongés dans la genèse provençale. Tout le monde sait que Martigues a été grand en D1 il y a quelques années.



Le FCM fait partie de ses clubs ayant changé d’investisseurs cet été. Comment se matérialise aujourd’hui la présence de Rob Roskopp dans la gestion du club. Et quelle est l’ambition affichée pour le club à court ou moyen terme?


La priorité pour le président Nersessian et le fonds d’investissement américain amené par Colombus Marfaw est de maintenir le FC Martigues en National à court terme. A moyen terme, ramener le FCM dans le monde professionnel est le rêve inavoué. Ce sera dur car ce championnat National est très homogène mais l’idée de retrouver Martigues dans les hautes sphères du football français fait forcément fantasmer les amoureux du club. Le mot d’ordre est plutôt concentrons-nous sur le présent sans se brûler les ailes et en restant humbles et conscients du chemin parcouru et à parcourir.


La famille Roskopp possède un duo qui peut s’apparenter à un quatuor avec Arnaud Berberian comme directeur général et Djamal Mohamed comme directeur sportif. Colombus Marfaw se déplace très souvent à Turcan pour suivre et encourager l’équipe. Il est au plus près du FCM pour montrer également qu’il est actif et concerné par le projet du FCM. Avec encore une fois, l’objectif d’une future success-story ?


Finissons par la traditionnelle question : quel est votre pronostic pour ce match ?


Le match sera très serré. Les deux équipes vont nous offrir une superbe rencontre. J’opte pour un 2-2 !


Un immense merci à Xavier Martel pour sa disponibilité. Vous pourrez l'écouter commenter Martégaux et Manceaux ce vendredi à 19h30 sur FFFtv.




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