Fin de la phase aller ce soir pour les Manceaux qui affrontent un relégué de Ligue 2 : l’US Concarneau. Une rencontre importante dans la saison du Mans FC, où chaque point compte.
Qui dit nouvelle année, dit nouvelles résolutions, mais également nouvelles ambitions. De l’ambition, il faut en avoir dans ce championnat de National, où le moindre faux pas peut compromettre une ascension sur le podium tant convoité. Dans le cas des Sarthois, la période qui va s’ouvrir est une occasion en or pour refaire le stock de points, et ainsi terminer la saison d’une meilleure manière qu’elle a commencé. La fin de la phase aller symbolise aussi le cap entre le départ de la saison, et la dernière ligne droite pour tous les autres clubs en lice, comme Concarneau, qui profite de ses forces d’ancien pensionnaire de deuxième division pour rester, non sans mal, dans le peloton de tête. Comment les deux formations vont-elles appréhender le match de ce soir, qui reflètera les dynamiques des joueurs et du staff ?
Le Mans : quitte ou double
« Je sens qu’ils veulent faire les choses bien », a laissé entendre Patrick Videira, en évoquant l’implication de ses joueurs après le match nul contre le FC Rouen (2-2). Une envie de progresser ? C’est plus que louable, car depuis le début du championnat, le groupe manceau donne l’impression d’une équipe aux performances en dent de scie.
Elle est à la fois capable de réaliser de bons matchs (on se rappellera du déplacement au Paris 13 Atletico), mais bien souvent, c’est la désillusion et la déception qui dominent comme sentiment en fin de match. Combien de fois les supporters manceaux ont cru à un renouveau, à un relanc de fierté, pour au final être déçu par un groupe apathique et faible techniquement ?
Mais il ne faut pas jeter l’eau du bain et le bébé avec. La première partie de saison aura su mettre en lumière de belles individualités, tel que Arnold Vula, cet explosif avant-centre qui compte à lui seul la coquette statistique de 10 réalisations toutes compétitions confondues. On soulignera également une qualification en huitièmes de finale de la Coupe de France, face à Valenciennes, ce qui n’était pas arrivé depuis la saison 2010-2011 ! Les hommes de Patrick Videira devront donc montrer leur plus beau visage face à l’ogre du Paris Saint-Germain, qui ne laissera aucune place à l’incertitude dans une compétition qu’elle domine depuis plus d’une décennie ( 6 titres sur 10) .

Ainsi, bien que la première partie du championnat fut corsée, et que les objectifs de montée semblent inatteignables, on espère un renouveau, une résurrection de ces Sang et Or, qui montreront un autre visage pour conclure cette phase aller et entrevoir une phase retour plus positive. S’ils veulent refaire battre le cœur des Sarthois, Le Mans ne doit pas se contenter d’être bon : il devra être exceptionnel.
Concarneau : relégué, mais pas largué
Sur les côtes de Cornouailles, c’est contre vents, pluies et marées que les Thoniers se sont hissés dans le haut du tableau. Bien qu’ayant rétrogradé d’une division, on ne s’est pas laissé décourager, chez ces Bretons qui grimpent avec abnégation et persévérance les échelons du foot français. Et la baisse de régime en décembre (3 des 4 derniers matchs se sont soldés par une défaite) n’a que peu impacté la formation concarnoise, qui reste tout de même un des favoris au podium, au côté de Nancy, Orléans ou Boulogne.

Concarneau voudra donc débuter son année 2025 sur les chapeaux de roue, en essayant de s’offrir le scalp manceau. Quels sont ses arguments ? On ne saurait ne pas citer sa tranchante efficacité devant les cages, avec un total de 21 buts pour la première partie de saison, faisant des Bretons la troisième meilleure attaque du championnat. On peut ajouter une belle cohésion d’équipe avec beaucoup d’automatismes : un esprit insufflé par le Bastiais Stéphane Rossi, un entraîneur pas inconnu dans le monde du football, qui a fait ses marques à Cholet ou Bastia.
Une formule gagnante, sublimée par un mercato d’été jeune et dynamique, avec le recrutement de Baptiste Mouazan, du défenseur Bourgault ou encore du tandem au milieu Sinquin-Injaï.
Une équipe qui a les crocs donc, et qui n'hésitera pas à remuer ciel et terre pour aller grappiller 3 points bien utiles pour rattraper les places perdues en fin de mi-saison. Cependant, gare à ne pas mettre la charrue avant les bœufs, car avec Bourg-en-Bresse, Aubagne et Quevilly-Rouen aux talons, un revers contre les Manceaux pourrait bien signifier le début de la fin pour les Thoniers, qui se verraient plonger peu à peu dans le eaux profondes du classement.
Les joueurs à suivre :
Les Concarnois ressortent d’une première partie de saison marquée par un collectif fort, où complémentarité et automatisme offrent un jeu tourné vers l’avant, particulièrement tranchant dans la surface de réparation. Un des chefs d’orchestre de cette équipe se nomme Stanislas Kielt. L’ancien cannois, fraîchement arrivé cet été à l’USC, s’est distingué par sa rapidité devant les cages, avec 4 buts, et tout autant de passes décisives, ce qui le place dans le classement des meilleurs passeurs de National. Titulaire sur quasiment tous les matchs de Thoniers, il s’est imposé comme l’incontournable dans le plan de jeu de Stéphane Rossi, participant activement à l’émulation générale qui se déroule sur la pelouse bretonne.

Une étoile monte, doucement mais tranquillement, dans le ciel sarthois. Floquée du numéro 10, elle porte le doux nom de Gabin Bernardeau. Le jeune joueur rayonne de plus en plus dans le schéma offensif manceau, où on reconnaît son jeu entre les lignes adverses, et sa capacité à proposer de bonnes balles à ses attaquants. Ses deux caviars pour Vula et Burlet sur la rencontre face à Valenciennes, ne sont pas passés inaperçus, notamment aux yeux des supporters. Il décroche les deux notes de 6,2 et 7,2 dans le classement du Manceau du match, des appréciations remarquables dans un effectif où personne ne semble se distinguer singulièrement. Un talent en pleine progression, qui devra encore prouver devant plus coriace que lui, puisque les Bretons ne laisseront personne gâcher l’osmose qu’ils ont eu tant de mal à créer depuis septembre.
Les compositions :
Le Mans FC : Hatfout, Kocik - Burlet, Eyoum, Matumona, Ribelin, Voyer, Yohou - Bernardeau, Lauray, Ouchen, Oudjani, Rossignol - Gueye, Oggad, Rabillard, Vula
Absents : Calodat, Dekoke, Delbecque, Keita, Lamgahez, Nonnenmacher (choix) ; Boissé, Tronchet (post-formation) ; Colas, Quarshie (réathlétisation) ; Amir (suspension)
Entraîneur : Patrick Videira
US Concarneau : Philippon, Salles - Etcheverria, Jannez, Seydi, Bourgault - Etuin, Injaï, Mouazan, Sinquin, Tutu, Sy - Kielt, Samoura, Sery, Soukouna
Entraîneur : Stéphane Rossi
L’œil de la rédac’:
Pour ce dernier chapitre de la phase aller, les Manceaux arrivent galvanisés par sa qualification obtenue, plus tôt dans la semaine, face à Valenciennes, en Coupe de France. Du côté concarnois, ce sera l’heure de la reprise puisque les Bretons n’ont pas encore joué en 2025 et cherchera à glaner son premier succès à l’extérieur depuis le 18 octobre. Même si la fraîcheur sera du côté de l’US Concarneau, le rythme sera à l’avantage du Mans FC et cela pourrait profiter aux Sarthois. Pour ce match, la rédaction voit un match serré mais qui pourrait tourner à l’avantage des Sang & Or, notamment grâce à un Arnold Vula en pleine bourre…
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