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Le jour où... Le Mans s'imposait à Laval pour la dernière fois

Il est de coutume de lire ici ou là que les Manceaux ne se sont plus jamais imposés à Laval depuis janvier 2005. Près de 17 ans de disette, peu glorieux n’est-ce pas ? Pourtant, la vérité est différente, même si elle ne change pas fondamentalement la donne. La dernière fois que Le Mans est reparti victorieux de Le Basser, nous étions en septembre 2007. Retour sur cette « rencontre oubliée ».



Nous sommes les 26 septembre 2007 exactement. Laval reçoit le club encore appelé MUC 72 pour le compte du 1/16e de finale de la Coupe de la Ligue. C’est l’entrée en compétition pour des Sarthois, double demi-finaliste en titre de l’épreuve. Manceaux et Lavallois se retrouvent pour la première fois depuis janvier 2005, et le destin des deux équipes a pris une direction diamétralement opposée depuis. Les Tangos ont en effet été relégués en National au terme de la saison suivante, alors que de leur côté les Mucistes se sont envolés pour une seconde aventure en Ligue 1.


Le début de saison est idyllique sur les bords de Maine. L’équipe et son nouvel entraineur Rudi Garcia ont pris le meilleur départ de leur histoire en Ligue 1. Au bout de 9 journées, les Sang et Or pointent au 5e rang du championnat, avec déjà 5 victoires. Avant d’arriver en Mayenne, ils viennent de battre Valenciennes (2-0) à Bollée avant d’aller s’imposer à La Meinau contre Strasbourg (0-1). Avec le deuxième meilleur bilan à l’extérieur de la division, tout sourit aux Sarthois.


Côté Lavallois, on relève un peu la tête après un début de saison compliqué. Deux larges victoires 3-0 contre Arles puis l’Entente SSG ont permis aux Tangos de remonter à la 7e place du National. Au tour précédent, c’est même un club de Ligue 2 (Bastia) qui est tombé à Le-Basser.


Ce mercredi d’automne, 6758 spectateurs sont venus assistés à ce derby déséquilibré sur le papier, les autres supporters optant sûrement pour la retransmission sur France 3 Maine, avec Thierry Fourmy et Olivier Pickeu aux commentaires.


« Derby », le terme n’est semble-t-il plus trop d’actualité, déjà à l’époque, comme en témoigne Mickaël Buzaré, le Lavallois: « À l'époque, comme les deux équipes étaient à peu près du même niveau, il existait une grande rivalité. Désormais, les derbies, ce sont plutôt les matches face à Angers ».

Quant à Rudi Garcia, son état d’esprit n’est pas loin de rappeler ce que dira Didier Ollé-Nicolle quinze ans plus tard : « Cette idée de derby, c'est plutôt un truc de supporteurs. On voit bien que pour eux, il existe un fort engouement autour de la rencontre. Mes joueurs sont très jeunes et peu possèdent une culture derby ».


C’est aussi et surtout l’occasion pour le futur coach marseillais de faire tourner un effectif déjà très sollicité depuis le début de saison. Exit donc Jean Calvé (suspendu), Marko Basa (laissé au repos), Mathieu Coutadeur et Tulio De Melo sur le banc… autant de joueurs majeurs du XI sarthois qui vont pouvoir souffler un peu. A la place, il titularise pour la première fois le jeune Alphousseyni Keita, et fait également confiance à Cyriaque Louvion ou encore Clément Pinault pour démarrer la rencontre.


En face, Philippe Hinschberger, qui a succédé à Denis Troch à l’intersaison, fait confiance pleinement à la jeunesse. Pas moins de 5 joueurs du centre de formation vont participer à la rencontre. Maxime Blanchard, Pierre Gibaud (futur manceau), Aurélien Gazeau et Charly Kiaku démarrent la partie, rejoints par Sébastien Etiemble en cours de jeu. De quoi rendre fier le formateur de cette génération 86-88, Denis Zanko.


Du match en lui-même, il ne restera rien de mémorable, si ce n’est une panne d’éclairage en première mi-temps qui interrompra la partie une quinzaine de minutes. Malgré les deux divisions d’écart, le niveau des deux équipes est très proche durant toute la première heure de jeu. Gervinho touchera bien le poteau de Balijon dès le début du match, sans plus.

Positionné tactiquement en 4-4-1-1, avec Anthony Le Tallec en seule pointe devant Stéphane Sessègnon, les Sarthois semblent bien amorphes. En face, Rodolphe Roche, qui garde les buts sarthois en Coupe à la place de Yohann Pelé, n’est que peu inquiété également.


C’est sans doute grâce à l’entrée en jeu de De Melo à la place de Keita, à la mi-temps, pour densifier l’attaque, que les Mucistes vont se réveiller. C’est le Brésilien qui donne le coup d’accélérateur nécessaire en lançant Gervinho, qui, d’un tir ouvrait son compteur personnel en Sang & Or (57’). Accusant le coup physiquement et moralement, les Lavallois auront bien du mal à porter le danger sur les buts sarthois par la suite, si ce n’est sur une dernière tentative de Kiaku, qui touchait à son tour le poteau en fin de match.



Ainsi s’achevait l’aventure mayennaise en Coupe de la Ligue. Philippe Hinschberger pouvait toutefois être fier de ses joueurs : « On a défendu notre peau. On a fait le match qu'on attendait contre une équipe du Mans physiquement présente, techniquement très à l'aise. On les a regardés un peu jouer, c'est ce que l'on avait décidé de faire, on ne pouvait pas rivaliser techniquement ».

Satisfaction également du côté de Rudi Garcia : « On s'attendait à une opposition de ce style. On savait que Laval jouait bien au ballon et était sur une dynamique positive. Notre deuxième mi-temps m'a plu car on a su poser le jeu et on a été récompensé par le but. On a quand même souffert sur la fin... ils ont égalisé à un poteau partout. Ce soir, c'était important de faire respecter la hiérarchie. On a ouvert le livre de la Coupe de la Ligue, où tout peut aller vite, mais la priorité reste le championnat. »


Côté Sarthois, une nouvelle épopée dans la compétition commençait, poursuivie par une qualification à Niort (0-3) puis contre Lyon à Léon-Bollée (1-0), avant de s’incliner pour la troisième année consécutive en demi-finale dans l’un des matchs les plus fous de l’histoire du club contre Lens (4-5).


Personne ne le savait encore, mais jamais plus les Sarthois n’allaient s’imposer à Laval jusqu’à aujourd’hui. Depuis ? 6 défaites en championnat et une élimination aux tirs aux buts en Coupe de la Ligue sont venus entacher cette belle histoire.

5176 jours soit 14 ans, 2 mois et 1 jour d’attente : il est grand temps de stopper l’hémorragie. A vous de jouer messieurs !



Extrait de Ouest-France du 28 septembre 2007

 

LAVAL - LE MANS : 0-1 (0-0).

Arbitre : M. Bré

6758 spectateurs.

BUT : Gervinho (57')

AVERTISSEMENTS. Le Mans : Ibrahima

Camara (58')

LAVAL : Arnaud Balijon – Mickaël Buzaré, Michel Rodriguez (cap.), Maxime Blanchard, Pierre Gibaud – Gaëtan Belaud, Vincent Doukantié, Cédric Kisamba (puis Sébastien Etiemble 84'), Aurélien Gazeau (puis Mourad N'Zif 72') – Gilles Fabien (puis Thomas Vauvy 77'), Charles Kiaku. Non entrés en jeu : Matthieu Pichot (g.), Pierre-Henri Lamy, Freddy Rocher, Anthony Gonçalves. Entraîneur : Philippe Hinschberger.

LE MANS : Rodolphe Roche – Clément Pinault, Cyriaque Louvion, Grégory Cerdan, Ibrahima Camara - Gervinho, Alphousseyni Keita (puis Tulio De Melo 46'), Romaric, Daisuke Matsui – Stéphane Sessègnon – Anthony Le Tallec (puis Mathieu Coutadeur 81'). Non entrés en jeu : Yohann Pelé (g.), Guillaume Loriot, Modibo Maiga, Martin Douillard, Hassan Yebda. Entraîneur : Rudi Garcia.

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