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Francis Verdun : « La marche est pour l'heure trop haute »

Nouvel opus pour la Zone Mixte de La Tribune Mancelle. Comme à chaque match à l'extérieur, on interroge une personnalité qui connait bien le prochain hôte du Mans FC, afin d'avoir son analyse sur l'équipe et le match à venir.


Promu cette saison, le SAS Épinal connait un début de championnat cauchemardesque avec toujours aucune victoire et une place de lanterne rouge. Pour en savoir plus sur le club spinalien, nous avons pris la température auprès du spécialiste du club au quotidien Vosges Matin, Francis Verdun.




Bonjour, Francis. Pouvez-vous vous présenter, et nous précisez quels sont vos liens avec le club d’Epinal ?


Bonjour, je suis journaliste à Vosges Matin (anciennement Liberté de l’Est) depuis 1995. Je suis professionnellement le SA Spinalien depuis cette date, après avoir ‘’grandi’’ dans les tribunes du stade de la Colombière. J’ai découvert cet univers et le club au mitan des années 1970.


Le SAS est remonté cette saison en National après avoir brillamment remporté sa poule de N2 la saison passée. C'était attendu?


La montée en National ou plutôt le retour en National six ans après l’avoir quitté était une ambition programmée depuis plusieurs années mais sur laquelle les dirigeants du club se montraient prudents au regard de la difficulté de sortir des groupes de N2. Ils n’ont jamais annoncé cet objectif publiquement.





« Les joueurs de l’actuel effectif ont en eux une force collective, des liens qui vont au-delà du terrain »

Le début de saison s’apparente à un cauchemar pour le moment avec 0 victoire après 10 matchs. Qu'est-ce qui pêche selon vous ?


On ne peut pas dire que ce début de saison soit une réussite, c'est vrai. Toujours aucun succès après dix journées (seulement quatre points)... Les joueurs font le maximum sur le plan de la solidarité, des efforts et de l’abnégation pour se montrer dignes du niveau. Mais, avec un effectif (reconduit à 85-90%) d’une petite vingtaine d’éléments et en manque flagrant de volume athlétique, qui pourrait notamment lui permettre de rivaliser physiquement, la marche est pour l’heure trop haute, en dépit d’une volonté de poser le jeu et de ressortir proprement le ballon.



Quand on voit le début de saison actuel, on pourrait tenter d’être à nouveau pessimiste. Si vous deviez au contraire trouver des raisons d’espérer pour la suite de la saison, quelles seraient-elles ?

L’histoire récente du club dans ce troisième échelon pyramidal n’incite en effet pas à l’optimisme [NDLR: le club a terminé 4 fois relégable lors de ses 5 précédentes saisons de National, dont 2 où il fut finalement repêché]. Cela étant, le vécu de ce groupe n’a rien à voir avec ceux qui étaient présents en National dans les années 2010. Ensemble depuis plusieurs saisons, les joueurs de l’actuel effectif ont en eux une force collective, des liens qui vont au-delà du terrain et une foi en leur potentiel, persuadés que le roue va tourner dès lors qu’ils accrocheront une première victoire.


Fabien Tissot est un personnage emblématique du côté d’Épinal. A-t-il des principes tactiques affirmés ?


Fabien Tissot (50 ans) est en effet un personnage incontournable du club. Il en a d’abord été un joueur. Formé à Nancy, il a disputé deux saisons (1994-1996) en Division 2 (40 matchs, 9 buts). Après avoir entamé sa carrière d'entraineur à Saint-Dizier (Haute-Marne), il a dirigé le SAS de 2009 à 2014 (remercié lors de la trêve hivernale), avec lequel il a connu une accession en National et un parcours en Coupe de France jusqu’en 8e de finale (saison 2012-2013). En tant qu’ancien attaquant, Fabien Tissot est adepte du jeu offensif, basé sur la possession. Tactiquement, il fait jouer son équipe en 3-5-2 depuis plusieurs mois, après avoir évolué à quatre derrière.




« Un public que l’on peut qualifier plus de spectateurs que de supporters »

Parmi l’effectif sarthois, un a déjà porté le maillot spinalien : Samuel Yohou. Quelle image conservez-vous de ce joueur et de son passage ?


Le passage de Samuel Yohou à Épinal a, en fait, été éphémère (12 matchs). Il arrivait en prêt du Paris FC et a, malgré ce temps relativement court, apporté sa puissance physique et un sens du placement utile.



Samuel Yohou, en 2016 sous le maillot d'Epinal | © Jean-Charles Olé 

Pouvez-vous nous parler du stade de la Colombière et de son public ? Existe-t-il un lien d’attachement très fort au club et à son enceinte ?


Le SAS évolue au stade de la Colombière depuis 1967, date de son inauguration. L’enceinte (6500 places disponibles dans deux tribunes et une tribune paysagère, derrière un des buts) située sur un plateau, comprend une piste d’athlétisme de 8 couloirs qui en font un stade de football impersonnel. Pour ce qui est du public, c’est surtout un public que l’on peut qualifier plus de spectateurs que de supporters. Et cela même s’il existe des ‘’ultras’’, une vingtaine de membres. Le SAS reste le club phare de la ville (avec le hockey sur glace) mais son soutien populaire reste anonyme, les affluences n’étant guère importante lors des matchs de championnat.


Si Le Mans doit se méfier en priorité d’un joueur d’Épinal ce vendredi : quel serait-il ?


Si Le Mans doit se méfier d’un joueur, ce serait certainement de... tous, car l’effectif, homogène, sans véritable ‘’star’’, demeure obnubilé par ce premier succès. Le groupe compte en ses rangs deux internationaux comoriens, le gardien Ben Boina et le milieu offensif Ali Mmadi.


« Revenir en National était un objectif, y rester un exploit »

Épinal n’a plus retrouvé le monde professionnel depuis son dépôt de bilan en 1998. Est-ce encore un objectif envisageable à plus ou moins long terme ?


Tout le monde a conscience ici que le monde professionnel a changé, évolué. Sans être inaccessible, cela devrait obliger le club à se restructurer et à trouver les fonds pour exister (budget de 1,9 million d’euros pour cette saison). Revenir en National était un objectif, y rester un exploit.



Dernière question rituelle : quel est votre pronostic pour cette rencontre?


Je veux bien me jeter à l’eau. Mais je ne suis guère fortiche pour ce genre d’exercice. Comme les joueurs, j’aimerais vivre ce premier succès le plus rapidement possible. Alors, et tant pis si je me mets les supporters manceaux à dos, je dirais une victoire du SAS. Qu’importe le score…


Un immense merci à Francis Verdun pour sa disponibilité. Vous pouvez le lire dans Vosges Matin.



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